Divergences de vue touchant les flibustiers entre le gouverneur des Antilles françaises et son subalterne de la Tortue (1669)
Dans les colonies françaises des Antilles, deux courants de pensée s'opposaient quant à l'utilité des flibustiers. évidemment, le gouverneur de la Tortue et de Saint-Domingue, où ces écumeurs des mers étaient les plus nombreux, voyait dans leur présence un mal nécessaire. Son supérieur, le lieutenant-général des Isles d'Amérique, était plutôt favorable à une ouverture du commerce avec les Espagnols, et dans cette optique, les flibustiers représentaient pour lui une nuisance. D'autre part, le fait que son subalterne ait en sa possession une force armée, sur laquelle lui, le premier représentant du roi aux Antilles, n'avait aucun contrôle, n'était par pour lui plaire. Le présent document illustre bien cette «rivalité» entre les deux officiers royaux. Le lieutenant-général Baas s'y étonne que le gouverneur de la Tortue donne des commissions aux flibustiers pour prendre sur les Espagnols en temps de paix. Le capitaine Trébutor, qui est mentionné ici et qui est l'un des bénéficiaires de ces commissions, n'en sera pas à sa dernière apparition dans la correspondance de Baas (voir sa lettre de novembre 1671.
R. Laprise.