ADAM
ADAM : flibustier probablement français.
En mars 1660, il compta au nombre des quatre capitaines qui furent choisis par les aventuriers de l'île de la Tortue pour les commander dans la descente sur Santiago de los Caballeros, sous les ordres du capitaine Delisle avec une commission du gouverneur Watts.
AERNOUTSEN, Jurriaen
Jurriaen AERNOUTS : flibustier néerlandais.
Commandant la frégate De Vliegende Postpaard, il obtint au début de 1674 une commission du gouverneur de Curaçao, Jan Doncker, pour prendre sur les Anglais et les Français. En juillet, il se présenta à New York qui avait été reprise l'année précédente par Cornelis Evertsen et Jacob Binckes. Ayant appris que la place allait être restituée aux Anglais à la suite du traité de Westminster, il alla attaquer la colonie française d'Acadie. Assisté du pilote bostonien John Rhoades, le capitaine Aernouts fit débarquer 110 hommes dans la baie de Fundi, et le 11 août, il se rendait maître du fort de Pentagoët, défendu par une trentaine d'hommes commandés par Jacques de Chambly. Il entra ensuite dans la rivière Saint-Jean et s'empara du fort de Jemsec. Avant de regagner Boston, il nomma (11 septembre) Rhoades pour commander les places enlevées aux Français, lui laissant deux petits vaisseaux sous les ordres de Cornelius Anderson et Peter Roderigo. De retour dans la mer des Antilles, Aernouts s'associa avec un autre flibustier de Curaçao, Jan Erasmus Reyning. En mars 1675, ces deux capitaines, à la tête d'une centaine d'hommes, firent descente à l'île de Grenade dont ils pillèrent la petite colonie française. Cependant, quelques jours plus tard, tous deux furent contraints de se rendre au sieur de La Clochetterie, commandant le vaisseau du roi L'Émerillon, venu mouiller à la Grenade. Ils furent envoyés, avec leurs hommes, comme prisonniers de guerre à la Martinique. Dès juin suivant, Aernouts, son associé Erasmus et leurs hommes parvenaient à s'évader. Mais la pirogue avec laquelle Aernouts et six autres tentaient de gagner Curaçao fit escale à Maracaïbo où les Espagnols les retinrent quelque temps prisonniers jusqu'à l'année suivante (1676).
ALBEMARLE, Christopher 2e duc d'
Christopher MONK duc d'ALBEMARLE, comte de TORRINGTON et baron MONK of Potheridge, Beauchamp and Teyes : homme politique anglais (vers 1653 - Jamaïque, 17 octobre 1688).
Fils du général George Monk et d'Anne Clarges, il hérita des titres de son père au décès de celui-ci, ainsi que de son titre de propriété dans les colonies des Carolines et des Bahamas. Devenu membre du Conseil Privé, il siègea à partir de 1679 sur le Comité pour le commerce et les plantations. Choisi comme gouverneur de la Jamaïque en 1686, il n'y arriva qu'en décembre de l'année suivante. Il prit parti pour les adversaires de ses prédécesseurs Lynch et Molesworth, en faisant admettre plusieurs d'entre eux à des hautes fonctions dans la colonie, demandant même à Londres que soient réintégrés comme membres du Conseil Henry Morgan et son beau-frère Byndloss. Il procéda aussi à des saisies de navires marchands espagnols et il fut l'un des financiers des expéditions de Sir William Phips sur l'épave d'un galion espagnol à la côte nord de Saint-Domingue. Moins préoccupé par l'avenir de la Jamaïque que par son enrichissement personnel, il mourut des suites d'une fièvre envenimée par l'abus d'alcool. Il avait épousé Elizabeth Cavendish (fille du duc de Newcastle) qui l'avait accompagné à la Jamaïque.
ALBEMARLE, George 1er duc d'
George MONK : soldat et homme politique anglais (Great Potheridge, près de Torrington, Devonshire, 16 décembre 1608 - Londres, 13 janvier 1670), créé duc d'ALBEMARLE, comte de TORRINGTON et baron MONK of Potheridge, Beauchamp and Teyes par le roi Charles II en juillet1660.
Second fils de Sir Thomas Monk et d'Elizabeth Smith, il servit comme volontaire dans les expéditions de Cadix (1626) et de l'île de Rhé (1627) puis il entra au service des Provinces Unies des Pays Bas comme officier mercenaire. En 1638, à la suite d'un différend avec les autorités civiles de Dordrecht (Hollande), il rentra en Angleterre où il fut nommé lieutenant-colonel d'un régiment. Après s'être signalé au cours de la guerre des Évêques, à la frontière écossaise (1639-1640), il devint colonel du régiment du comte de Leicester qu'il suivit en Irlande (1641). Capturé à Nantwich (1642) par les troupes parlementaires, il demeura deux ans prisonnier à la tour de Londres d'où il sortit, à l'invitation du Parlement, pour aller mater une nouvelle révolte en Irlande, avec le grade d'adjudant général. Ensuite, il servit sous les ordres de Cromwell en Écosse et participa à la bataille de Dunbar. Chargé par son chef de pacifier le royaume écossais, il abandonna ce poste en février 1652 pour raisons de santé. Mais, dès novembre, il passait de l'armée à la marine en devenant amiral au sein de la flotte du Commonwealth; ainsi en 1653, il prit part à deux importantes batailles navales contre les Néerlandais. L'année suivante, il retourna administrer l'Écosse. Après la mort de Cromwell, il fut l'un des principaux artisans de la restauration des Stuart sur le trône britannique. Ayant été nommé général et commandant en chef de l'armée du Commonwealth en novembre 1659, il marcha avec ses troupes jusqu'à la capitale où, en avril 1660, à son instigation, le nouveau parlement votait le rappel du roi Charles II. Comblé d'honneur par celui-ci, il participa encore à la seconde guerre contre les Néerlandais, étant amiral lors de la bataille des Quatre jours (juin 1666). Il était apparenté à Sir Thomas Modyford, gouverneur de la Jamaïque, qui fut l'un de ses corresponds assidus à la fin des années 1660.
ALEGRET
ALEGRET : marin français.
En 1659, il appareilla de La Rochelle à destination des Antilles, ayant parmi ses passagers Deschamps du Rausset qui s'en retournait à l'île de la Tortue avec trente autres aventuriers. Il débarqua ses passagers à la Jamaïque, où du Rausset devait se faire reconnaître du gouverneur anglais en qualité de commandant de la Tortue.
ALFORD, Lewis
Lewis ALFORD : flibustier anglais.
En novembre 1659, ce capitaine obtenait un congé du colonel D'Oyley, le commandant militaire de la Jamaïque, pour sortir du port de Cagway, avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols.
ALLEN
ALLEN : flibustier anglais.
Le 11 avril 1660, ce capitaine, commandant un bâtiment nommé The Thriver, obtenait un congé du colonel D'Oyley, le commandant militaire de la Jamaïque, pour sortir du port de Cagway, avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols.
ALLESTON, Robert
Robert ALLISTON : flibustier anglais (mort à New York, avant septembre 1706).
En décembre 1679, commandant un sloop de 18 tonneaux avec environ 25 hommes d'équipage, il mouillait à Port Morant (Jamaïque) au sein d'une petite flotte commandée par John Coxon, qui appareilla le mois suivant à destination de l'archipel de San Blas (Panama). En février 1680, il participa ainsi au pillage des faubourgs de Puerto Belo puis il aida son chef Coxon à s'emparer d'un vaisseau espagnol. En avril suivant, lorsque ses associés entreprirent de traverser l'isthme de Panama pour aller piller les Espagnols dans la mer du Sud, Alliston et un autre capitaine demeurèrent à l'île d'Or pour garder les bâtiments de leur flotte avec quelques dizaines d'hommes. Au retour de Coxon, en juin, Alliston rentra probablement avec celui-ci à la Jamaïque où il dut abandonner son navire et s'embarquer avec son chef lorsqu'ils furent poursuivis par le frégate royale Hunter qui ramenait le gouverneur Carlisle en Angleterre. Dans les années 1680, Alliston se fixa à New York d'où il était peut-être originaire et d'où il arma des bâtiments (qu'il commandait lui-même) pour aller commercer à la Jamaïque et faire de la contrebande aux Honduras et au Yucatan. En 1690, devenu l'un des principaux armateurs de New York, il s'opposa au gouvernement révolutionnaire de Jacob Leisler. En octobre 1698, il joignit, à Crab Island, l'expédition montée par la Company of Scotland (dont le principal promoteur était le marchand William Patterson) pour coloniser le Darien (Panama) : il servit de pilote aux Écossais jusqu'à l'île d'Or. En octobre 1699, l'un de ses sloops, portant des marchandises chargées à la Jamaïque, fut saisi par l'officier naval du port de New York.
ALVAREZ, Agustín
Agustín ÁLVAREZ : flibustier espagnol d'origine vénitienne (en Vénitie, 1633 - Port Royal, Jamaïque, 27 novembre 1684) .
Au début des années 1680, ce marin était employé par Pedro de Arango, armateur de la Havane, comme maître de barque pour faire la traite entre les divers ports de l'île de Cuba. En mars 1683, il se vit confier par Arango le commandement d'une barque longue, avec 50 hommes, armée en course contre les pirates anglais et français sous commission du gouverneur José Fernández de Córdoba. Un mois après son départ, il captura barque de contrebandiers anglais, qu'il alla liquider à Baracoa. De là, il passa à la côte sud d'Hispanola où il s'empara d'un ketch de la Nouvelle-Angleterre, venant des îles Roques et ramenant 17 flibustiers de la compagnie du flibustier anglais William Wright et une douzaine d'Indiens qu'ils avaient capturés à Tucuyo, au Vénézuela. Il mena cette seconde prise à Santiago de Cuba, puis il retourna vers Hispaniola, où il captura, cette fois, une barque commandée par Roger Glover et affrétée par Benjamin Caravalho, marchand juif de Curaçao, qui se rendait dans cette île chercher sa famille pour s'établir à la Jamaïque. Ce dernier promit aux hommes d'Álvarez une rançon de 22 000 pièces de huit, que payèrent plus tard ses coreligionnaires s'ils les menaient à Curaçao plutôt que dans un port espagnol. Les flibustiers espagnols, hormis leur pilote, acceptèrent cette proposition et obligèrent leur capitaine à renoncer à son projet d'aller faire juger cette troisième prise dans les règles à Santo Domingo. En route, vers l'île d'Aves, Álvarez tomba sur le capitaine Wright, auquel il donna la chasse, mais qui parvint à s'esquiver, puis il arriva à Curaçao le 19 août. Une fois dans l'île, il se heurta au gouverneur Jan van Epercum et aux agents de la Westindische Compagnie qui arrêtèrent deux de ses officiers et négocièrent ferme la libération de Carvalho, dont ils parvinrent à abaisser la rançon à 3500 pièces de huit. Entre-temps, il apprit que Wright, montant une barque longue avec 25 hommes, l'y avait suivi mais les Néerlandais qui connaissaient bien le flibustier anglais avec qui ils avaient souvent commercé se gardèrent bien d'en informer l'Espagnol. En septembre, avec sa propre barque et sa prise, il affronta et repoussa Wright, qui fut tué avec plusieurs de ses hommes. Après cet incident, ainsi que le paiement de la rançon de Carvalho et la restitution de la barque de Glover, le capitaine Álvarez, déserté par la majorité de ses hommes, dont plus du tiers étaient Néerlandais, fut incarcéré sur ordre du gouverneur. Il fut remis prisonnier avec son navire au capitaine Edward Stanley, commandant la barque royale Boneta, envoyé à cette fin de la Jamaïque par le gouverneur Lynch. Dès son arrivée à Port Royal, fin février 1684, il fut reconnu coupable de piraterie et condamné à être pendu, mais Lynch suspendit la sentence en attendant de savoir si la caution qu'Álvarez avait fourni à la Havane avant de partir en course, suffirait pour payer les dommages qu'il avait causé aux Anglais. Cependant, plusieurs Jamaïquains jugeaient la situation intolérable, et ce fut l'une des raisons pour lesquelles le capitaine Bannister, accusé de piraterie contre les Espagnol, fut relâché par le grand jury de Port Royal, faute de preuve. Le colonel Molesworth, le successeur de Lynch, comprit bien la situation, et ayant reçu des preuves d'autres pirateries commises par Álvarez, il fit porter contre lui de nouvelles accusations, et à l'issue d'un second procès, le flibustier espagnol fut reconnu coupable puis exécuté.
AMON, le capitaine
Nicolas AMON, alias le Petit-Grenezé : flibustier anglo-normand natif de l'île de Guernesey, d'où son surnom.
Après la paix de Nimègue, il commandait une barque de Saint-Domingue allant pêcher la tortue aux îles Caïmans, lorsqu'il fut pris et pillé par les Espagnols. En février 1681, montant sans doute la même petite barque, avec trente d'hommes d'équipage, il fit partie de la flotte qui appareilla du Petit-Goâve (Saint-Domingue) sous les ordres de son compatriote Tocard au sein d'une flotte commandée par son compatriote Tocard, qui alla d'abord croiser à la côte sud de Cuba, mais qui n'ayant pu débarquer pour attaquer la ville de Santiago, s'en retourna à Saint-Domingue. Il suivit ensuite Tocard au Panama, puis au Costa Rica. Au début de 1682, croisant au large de la Jamaïque, il fut informé du départ de la Trompeuse, une frégate de guerre française louée pour faire la traite mais détourné par son capitaine, le huguenot Pierre Pain, à la Jamaïque, où deux marchands jamaïquains venait de l'affréter pour charger du bois de teinture dans le golfe des Honduras. Amon suivit ce bâtiment et une fois dans les Honduras, au mois de mai, il s'en rendit maître par traîtrise. Au commandement de la Trompeuse, il pilla ensuite de petits bâtiments de commerce anglais, peut-être plus par manque de vivres que, comme s'en plaignirent les Jamaïquains, dans le but délibéré de commettre des pirateries. Il passa ensuite à la côte de Carthagène où il rencontra un ancien associé français le capitaine Tristan, auquel il débaucha plusieurs de ses hommes. En fait, le principal pirate à bord de la Trompeuse ne semble pas avoir été Amon lui-même, mais plutôt un flibustier anglais nommé Bartholomew Henderson, qui avec 60 de ses compatriotes formaient le noyau dur de forbans bord de la frégate, qui comptait en tout 120 hommes. Le gouverneur de la Jamaïque, Sir Thomas Lynch, envoya alors contre Amon les navires du roi The Guernsey et The Ruby, ainsi que quelques corsaires. Entre-temps, Amon mena la Trompeuse à la côte sud de Saint-Domingue, où le 25 janvier 1683, mouillant à Jacquin, il fut surpris par le Guernsey. Mais celui-ci n'ayant pu attaquer la Trompeuse, le flibustier gagna l'île à Vache, où il fut protégé par le major Beauregard qui y commandait. Là, le mois suivant, il se débarqua de sa prise, laquelle reprit bientôt la mer sous les ordres d'un nouveau capitaine. Par la suite, Amon s'embarqua comme volontaire avec le capitaine De Graff. Cependant, en 1685, il servait à bord du Hardi, le vaisseau de Grammont. Par ailleurs, après la prise de Campêche, cette même année, Amon reçut apparemment de Grammont le commandement d'une petite barque, avec laquelle il suivit son chef aux Honduras puis en Floride. Après une escale en Caroline, il abandonna vraisemblablement cette barque et, avec son équipage, se rembarqua sur le Hardi pour traverser l'Atlantique. À la hauteur des Açores, en octobre 1686, il reçut le commandement du Harderin, vaisseau néerlandais arraisonné par leur compagnie. Mais une tempête l'ayant séparé de son chef qu'il ne put retrouver, Amon fit voile à destination des Antilles et mouilla à la Grenade vers la fin novembre 1686 : sa prise hollandaise y fut enlevée par le navire de guerre The Mary Rose auquel Amon et ses gens livrèrent bataille avant d'aller se réfugier à l'intérieur des terres. Par la suite, ces flibustiers prirent passage séparément sur de petits bâtiments français qui abordèrent l'île.
ANDERSON, Cornelius
Cornelis ANDRIESSEN : flibustier néerlandais, connu en anglais sous le nom de Cornelius ANDERSON.
En 1674, il était membre de l'équipage de la frégate du capitaine Aernouts qui avait armé à Curaçao. En septembre de cette année-là, il commandait le sloop Penobscot, l'un des deux petits navires qu'Aernouts laissa au pilote anglais Rhoades pour la défense des postes qu'ils avaient pris ensemble sur les Français de l'Acadie. Cependant son associé Pieter Roderigo et lui se mirent à piller quelques bâtiments de traite et de pêche venant de la Nouvelle-Angleterre. En mars 1675, les deux flibustiers et leurs hommes furent pris dans la baie de Fundi par le capitaine Samuel Mosely et conduits à Boston. Quoique reconnus coupables de piraterie, ils furent graciés par les autorités du Massachusetts à cause de la guerre du Roi Philippe. Au cours de ce conflit contre les Indiens, Anderson gagna le respect de ses chefs par ses faits d'armes.
le capitaine André
André flibustier français.
Il est probablement ce capitaine André qui en 1672 ou 1673 fit un voyage en course aux côtes du Yucatan et qui, n'ayant fait aucune prise, chargea au cap Catoche du bois de teinture qu'il porta ensuite à l'île de la Tortue. Il pourrait être ce capitaine prénommé André, habitant du Port-de-Paix, qui s'offrit pour conduire à Corydon le père Plumier, lors de la visite de celui-ci en 1689-1690.
ANDRESSON, Michel
Michiel ANDRESSON : flibustier français (mort vers le début du XVIIIe siècle).
La première mention de ce flibustier comme capitaine pourrait remonter à mai 1676, au moment où un certain Michel mouillait à la côte sud de Saint-Domingue en compagnie de Le Gascon, Coxon et de deux autres capitaines, lesquels allèrent piller tous ensemble, le mois suivant, le bourg de Maracaïbo. En 1680, selon un témoin, il fréquentait la Jamaïque comme flibustier. Cependant, la plus ancienne mention concernant le capitaine Andresson date de 1682 : cette année-là, il reçut de Laurens De Graffe le commandement du Tigre, l'ancien vaisseau de ce dernier. Ensuite, pendant presque deux ans, il suivit De Graffe dans toutes ses entreprises. Il participa ainsi à la prise de Veracruz en mai 1683, à la capture de trois vaisseaux de guerre espagnols à la côte de Carthagène en décembre. Il reçut en partage l'une de ces trois prises, La Nuestra Señora de la Paz, armée de 36 canons, qu'il rebaptisa La Mutine. En 1684, il accompagna encore De Graffe aux Honduras. Ce dernier étant retourné à Saint-Domingue à bord d'une nouvelle prise, Andresson, avec son vaisseau et celui de De Graff, alla croiser devant La Havane où il s'empara, en mai, de deux bâtiments de la Westindische Compagnie. Après cette riche prise, il alla caréner et ravitailler la Mutine en Nouvelle-Angleterre. Arrivé à Boston en août, il vit une partie de son butin confisqué par les autorités coloniales britanniques. Il retourna ensuite dans la mer des Antilles et vint mouiller à l'île Tortuga, où il trouva plusieurs flibustiers avec lesquels il alla croisa à la côte de Caracas, où ils furent rejoints par De Graffe venant de Saint-Domingue. Mais, après une escale à Curaçao, Andresson se sépara de De Graffe en février 1685 et, accompagnés des capitaines Rose et Le Picard, il se rendit à la côte de Carthagène puis aux San Blas où environ la moitié de son équipage qui comptait alors environ 200 hommes se débarqua de la Mutine pour suivre ses deux associés et leurs hommes qui passèrent à la mer du Sud. À cause de la présence de navires de guerre espagnols, Andresson dut quitter les San Blas, pour les cayes du sud de Cuba, où il espérait prendre deux vaisseaux néerlandais. Ce projet ayant échoué, il passa à la côte nord de la Jamaïque, et de là, après plus de 18 mois d'absence, il vint mouillet au Petit-Goâve, où, au début de juillet 1685, il fut arrêté par le nouveau gouverneur Cussy qui confisqua la Mutine. S'étant enfui dans les bois avec plusieurs de ses hommes, il s'embarqua en secret avec le capitaine Lagarde qui revenait de la prise de Campêche. Au début de l'année suivante, il joignit la compagnie du pirate Bannister, probablement à l'île à Vache. En juin 1686, après que les navires du roi The Drake et The Falcon eurent presque détruit le navire de Bannister dans la baie de Samana, Andresson s'embarqua avec 80 flibustiers français à bord d'une petite prise néerlandaise qui était venu rejoindre Bannister et qui était commandé par Guillaume Mimbrat, laquelle se rendit ainsi aux côtes de la Nouvelle-Angleterre, sur les bancs de Terre-Neuve puis en Afrique occidentale à dessein de passer, selon le gouverneur Cussy, à la mer du Sud par le détroit de Magellan.
ANSELL, John
John ANSELL : flibustier anglais.
En 1668, il était l'un des capitaines de la flotte de Henry Morgan qui pilla Puerto Principe (Cuba) et Portobelo. À leur retour à la Jamaïque, il fut l'un des six officiers de Morgan qui, en septembre, firent rapport de cette expédition devant le gouverneur adjoint de la colonie, Sir James Modyford. Au début de l'année suivante, il commanda l'un des bâtiments corsaires qui joignirent l'amiral Henry Morgan à l'île à Vache. Cependant, avec plusieurs autres capitaines, il fut séparé de son chef quelques semaines plus tard à la côte sud de l'île Hispaniola et manqua le rendez-vous de l'île Saona. Ansell prit alors le commandement en chef de sept bâtiments et quelque 400 hommes puis il alla tenter une descente contre la ville de Cumana, mais sa troupe fut repoussée par les Espagnols.
ARCHAMBAUD
Michel ARCHAMBAUD : flibustier français.
Fin 1677, il commande un petit bâtiment de 8 canons en course à la côte de Carthagène, puis après une escale à la Jamaïque, il va retrouver la flotte de Grammont aux cayes du sud de Cuba. Il accompagne ensuite celui-ci (juin à décembre 1678) dans l'entreprise contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo, à la sortie duquel il commandait l'un des douze bâtiments formant alors la flotte des flibustiers. En décember 1680, commandant l'Hirondelle, un navire armé de huit canons, avec une cinquantaine d'hommes d'équipage, il sortit du Petit-Goâve à destination de la côte de Carthagène, où il arriva quelques semaines plus tard, après une escale à l'île à Vache. Il se rendit ensuite dans l'archipel de San Blas, au Panama, où il se réunit une dizaine de bâtiments flibustiers. À cet endroit, il y prit à son bord quelques dizaines d'Anglais revenus de la mer du Sud par l'isthme de Panama, dont le futur chroniqueur Dampier, puis en juin 1681, alors que la flotte se rendait au Costa Rica, il en fut séparé par le mauvais temps, et il gagna le premier le rendez-vous fixé à l'île San Andrés où il ne fut rejoint que par les capitaines Tocard et Wright (avec lequel s'embarquèrent tous les Anglais de son équipage); tous trois croisèrent ensuite jusque devant la rivière de Bluefield, où Wright puis Tocard se séparèrent d"Archambaud. En septembre, étant revenu seul à la côte de Carthagène, il y joignit le capitaine Pedneau pour une course sans grand profit, puis il relâcha à Saint-Domingue. Début 1683, il commandait un navire nommé L'Archambaud monté de 10 canons et il avait doublé sa compagnie à 80 hommes. Il croisait alors à la côte de Saint-Domingue et il devait rejoindre aux Honduras la flotte de Van Hoorn et De Graffe, ce qu'il fit peut-être. En décembre 1683, il joignit à la côte de Carthagène une flotte commandée par De Graffe, laquelle défit alors trois vaisseaux de guerre espagnols. Il n'est plus question de lui par la suite : peut-être s'établit-il comme planteur à Saint-Domingue, puisqu'en 1695 un habitant du Cap Français nommé Archambaud s'illustra lors de l'attaque anglo-espagnole.
ARCHBOLD, le colonel Henry
Henry ARCHBOLD : soldat et planteur anglais (mort à la Jamaïque, v. 1672).
En 1654, il était capitaine dans le régiment du major-général James Heanes, l'un des cinq formant le corps expéditionnaire du général Venables pour le Western Design. Peu après la conquête de la Jamaïque (1655), il fut promu lieutenant-colonel du régiment du colonel Andrew Carter et, après la Restoration, il servit avec le même grade dans celui du colonel Samuel Barry. Vers 1660, il devint membre du Conseil de la Jamaïque et le demeura jusqu'à sa mort. En 1666, il obtint le commandement d'un régiment de milice (sans doute celui de Barry) avec le grade de colonel. Il était l'un des plus grands propriétaires terriens de la colonie, possédant, en 1670) 2030 acres dans la paroisse Saint Andrew. À l'été 1671, il épousa, en seconde noces, Johanna Wilhelmina Morgan, l'une des filles du défunt gouverneur adjoint Edward Morgan, dont il était de plusieurs années l'aîné. Par cette union, il devint le beau-frère de Henry Morgan et de Robert Byndloss.
ARTIGNY, Michel d'
Michel d'ARTIGNY : aventurier français d'origine basque.
Vers 1657, il était membre d'une bande de flibustiers qui firent descente à Cuba où ils tuèrent un très gros serpent. Devenu major à l'île de la Tortue, il accompagna en 1666, par ordre du gouverneur Ogeron, la flotte de l'Olonnais pour commander les troupes à terre lors de la descente contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo. Après le partage du butin de cette expédition, il y serait retourné pour piller ce qui en restait. En février 1668, il aurait commandé Le Dauphin, ancienne frégate de son camarade l'Olonnais, avec laquelle il enleva un galion au large de Puerto Belo. Dans l'édition originale (néerlandaise) du livre d'Exquemelin, il est mentionné que Michel le Basque était major de la Tortue, ce qui permet d'identifier ce personnage au major d'Artigny (dont parle le père Dutertre), puisque, toujours selon Exquemelin, ce Michel qui commanda alors les flibustiers à terre lors de cette entreprise.
ARUNDELL, James
James ARUNDELL : officier anglais (mort aux environs de Santa María de Puerto Principe, Cuba, juin 1662).
Colonel dans l'armée royaliste mais banni d'Angleterre pour inconduite, il passa à la Jamaïque où il épousa la fille d'Elias Watts, qu'il suivit à l'île de la Tortue lorsque celui-ci en obtint le gouvernement. Après la fuite de son beau-père, il reçut la permission du gouverneur de la Jamaïque, le colonel D'Oyley, de se saisir du sieur du Rausset qui avait évincé Watts à la Tortue. Avec seulement une trentaine d'hommes, il s'embarqua sur un bateau commandé par un certain Bartholomew Cock et, dès leur arrivée à la Tortue, ils furent désarmés par les Français qui les renvoyèrent à la Jamaïque. En route, Arundell et ses gens s'arrêtèrent dans la baie de Matanzas, où il furent capturés (mai 1662) par les Espagnols de Cuba. Après un mois d'emprisonnement à Puerto Principe, Arundell et Cock furent libérés puis assassinés par des noirs dans la forêt.
ASHTON, Edward
Edward ASHTON : marin anglais.
Commandant la frégate The Edward, il reçut en juin 1663 une commission du gouverneur adjoint de la Jamaïque pour prendre sur les Espagnols par droit de représailles.
ATKINSON, Charles
Charles ATKINSON : planteur anglais (mort à la Jamaïque, 26 novembre 1678).
Il fut secrétaire particulier des gouverneurs de la Jamaïque, Sir Thomas Lynch et Lord Vaughan (1671-1678), dont il avait l'entière confiance. À ce titre, il agit souvent en qualité de greffier du Conseil de la colonie. Il se vit aussi confier d'importantes missions diplomatiques au nom du gouverneur. Ainsi, en octobre 1676, à bord du navire du roi The Phoenix, il fit un voyage à Cartagena, où il obtint du gouverneur espagnol la libération de plusieurs marins anglais. L'année suivante, à la Jamaïque même, il essaya d'obtenir celle de l'évêque de Santa Marta, prisonnier à bord du flibustier français Lagarde, venu relâcher à la Jamaïque. En septembre 1678, il fut élu membre de l'Assemblée de la Jamaïque pour la paroisse de Clarendon, où il possédait une plantation.
AUGER, le chevalier Charles
Charles AUGER : officier de marine et administrateur colonial français (Saint-Christophe, vers 1640 - Léogane, Saint-Domingue, 13 février 1705).
Fils d'un couple de Normands originaires du Havre qui s'installèrent à Saint-Christophe dans les années 1630, ce créole entra au service de l'ordre de Malte (qui fut longtemps propriétaire de l'île) et y fut reçu chevalier en 1662. Il lui arriva ainsi d'être pris par les corsaires barbaresques du port de Salé. Ayant été libéré, il s'embarqua au début de 1681 comme lieutenant à bord de la frégate du roi La Sorcière commandée par le marquis de Maintenon, dont il avait épousé la soeur cadette, Louise d'Angennes. Après deux ans à ce poste à croiser dans la mer des Antilles, il fut nommé (1683) lieutenant de roi à Marie-Galante, dont son beau-frère était déjà gouverneur. Et le 1er janvier 1686, il obtint le gouvernement de cette île, puisque le marquis, en trois ans, n'y avait séjourné que deux mois, trop peu au goût de leurs supérieurs à Versailles et à la Martinique. Lorsque Marie-Galante dut être abandonnée aux Anglais en 1692, le chevalier Auger alla combattre ces derniers qui s'attaquaient à la Martinique. Nommé gouverneur de la Guadeloupe en 1695, il la défendit avec brio à plusieurs reprises contre les Anglais. Il devint ensuite gouverneur de Saint-Domingue, où il entra en fonction en novembre 1703. Il mit cette colonie en défense contre les Anglais, mais il eut de mauvaises relations avec l'un de ses subordonnées, le lieutenant de roi Galiffet.
AYLETT, John
John AYLETT : marin anglais (Colchester, Angleterre, vers 1628 - île à Vache, 12 janvier 1669).
En 1655, vivant alors en Nouvelle-Angleterre, il commandait le ketch Providence, dont il était pour partie propriétaire et avec lequel il appareilla pour porter des provisions à la Jamaïque. Avant d'arriver à destination, il fut capturé (février 1656) par des Espagnols et conduit prisonnier à Santo Domingo. De là, il écrivait (en novembre) une lettre au protecteur Cromwell l'informant des intentions belliqueuses des Espagnols en Amérique contre les Anglais. Quelques mois plus tard, il fut embarqué sur un vaisseau qui devait le mener en Espagne, mais ce bâtiment fut pris par les Anglais. En avril 1658, il était à Londres où, devant la Haute Cour de l'Amirauté, il fit une déposition concernant sa capture par les Espagnols. Ayant obtenu le commandement du navire de guerre The Coventry, il appareilla de Plymouth en juin à destination de la Jamaïque où il arriva en septembre. Peu de temps après son arrivée, il accompagna la petite flotte du capitaine Myngs qui alla croiser à la côte de Carthagène, où les ils pillèrent deux cités côtières, dont Santa Marta. Quelques jours après cette prise, il se retirait à la Jamaïque où le Coventry jetait l'ancre au début décembre. Enfin, au début juillet 1660, Aylett retournait en Angleterre, où, à l'exemple de plusieurs officiers de la marine du Commonwealth, il il fit le roi Charles II lui retirer son commandement. Il devint pourtant capitaine dans la Royal Navy à l'occasion de la seconde guerre anglo-néerlandaise (1664), étant nommé commandant du navire de guerre The Foresight. Mais à l'issu de la bataille des Quatre jours (juin 1666), il perdit ce poste. En août 1667, il présenta une requête au roi pour que lui soit cédé une prise de 60 tonneaux mouillant alors à Deptford. L'année suivante, il obtint le commandement de la petite frégate The Lily, armée en course et appartenant en partie à Sir James Modyford, frère et adjoint du gouverneur de la Jamaïque. Arrivé à Port Royal à la fin de 1668 avec la Lily, Aylett alla rejoindre la flotte corsaire jamaïquaine du capitaine Henry Morgan à la côte sud de Saint-Domingue où il périt lors de l'explosion de l'Oxford.
AYMÉ
AYMÉ : flibustier français.
En 1678, il participa à l'expédition contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo sous les ordres de Grammont. À la sortie du lac, au début décembre, il commandait l'un des douze bâtiments formant alors la flotte des flibustiers.