Le Diable Volant

Figures de Proue

un dictionnaire biographique de la flibuste

Padrejean

Pedro Juan : esclave africain (mort à Saint-Domingue, 1679), connu en français sous le nom de Padrejean.

Esclave d'un Espagnol de Santo Domingo, il assassina son maître puis il se réfugia à la Tortue. Partant de cette île, il alla s'établir à Pointe Palmiste (future paroisse du Petit Saint-Louis, près du Port-de-Paix). Vers octobre 1679, il débaucha quelque vingt-cinq esclaves noirs avec lesquels il projeta d'égorger tous les blancs. À leur tête, il se rendit jusqu'au Port Margot, pillant et massacrant tout ce qu'il rencontra. S'étant ensuite retiré dans la haute montagne de Tarare, il en partait en expédition contre les Français. Une vingtaine de boucaniers résolurent finalement à le déloger de son repaire, difficile d'accès, et le tuèrent avec six des siens..

PAIN, Pierre

Pierre PAIN : marin français (Le Havre, 1641 - idem, février 1685).

Lieutenant de port au Havre en 1674, ce marin huguenot reçut à la fin de la même année le commandement de la frégate du roi La Bouffonne pour escorter des bâtiments marchands français. Il commanda ensuite le vaisseau du roi Le Capricieux, affrété par la Compagnie du Sénégal, pour servir de garde-côte en Afrique occidentale. Il y fit deux voyages : l'un en 1678 en compagnie de Ducasse, et l'autre l'année suivante. De retour au Havre en juillet 1680, il s'associa avec Isaac Lanson, l'un des armateur de la Compagnie pour un voyage de traite à Cayenne. À cet effet, il obtint le commandant d'un autre vaisseau du roi, nommé La Trompeuse, de 143 tonneaux. Parti du Havre en mars 1681 et arrivé à Cayenne à la mi-mai, il y séjourna environ deux semaines avant d'aller au Cap Vert pour ravitailler la colonie en viande. De retour à Cayenne au début septembre, il en repartait le 26 décembre pour les Antilles où il espérait vendre le reste de sa cargaison. Arrivé à la Barbade, dans les premiers jours de janvier 1682 et informé des persécutions dont étaient victimes les protestants en France, Pain décida de se rendre en Nouvelle-Angleterre et, une fois à destination, de rendre la Trompeuse au roi seulement en échange de sa femme et de leur fille. Avant la fin du mois, il faisait escale à la Jamaïque, où il demanda l'asile religieuse. Sir Henry Morgan, qui y gouvernait alors par intérim, et le conseil de colonie, décidèrent de faire droit à sa requête, d'accepter la naturalisation de Pain comme sujet britannique. À la Jamaïque, Pain traita le reste de sa cargaison, avec l'un des hommes de Morgan. Il fut ensuite convenu que la Trompeuse irait charger du bois de teinture aux Honduras, puis filerait droit à Hambourg où le navire serait livré au représentant de la France dans ce port. En plus de Pain lui-même, deux marchands jamaïquains participèrent au réarmement de la frégate. Faute d'équipage, parce que la majorité des marins de Pain s'étaient dispersés, la Trompeuse ne partit de la Jamaïque qu'à la fin du mois d'avril; une fois aux Honduras, elle devait être prise par le flibustier Grenezé. Entre-temps, cédant aux pressions de l'ambassadeur de France, le roi d'Angleterre ordonna, avant la fin de l'année, que Pain fût livré au gouverneur français de Saint-Domingue. Sous les auspices du nouveau gouverneur Lynch, le conseil de la Jamaïque annula en octobre 1683 la naturalisation de Pain. Il fallut toutefois plus de neuf mois avant que Lynch ne le livrât à Cussy, le gouverneur de Saint-Domingue. Et, en août 1684, celui-ci fit embarquer Pain sur une frégate rochelaise en partance pour la France. Arrivé à Dieppe, en octobre, le marin protestant y fut emprisonné. Transféré au Havre (octobre 1684), il adjura la religion protestante (décembre) avant que les officiers de l'Amirauté ne se prononçassent sur son sort. Condamné à être rompu vif en place publique, Pain vit l'exécution de sa sentence différée de quelques mois. Finalement, le procureur général du parlement de Rouen ordonna son exécution par pendaison.

PAINE, Thomas

Thomas PAINE : flibustier anglais (mort à Jamestown, Rhode Island, mai 1715).

Sans doute originaire du Massachusetts, il devint capitaine flibustier à la Jamaïque en décembre 1675. John Bennett, son ancien chef, lui confia alors le commandement de sa frégate The Saint David, de 14 canons, et la copie de la commission française qu'il tient du gouverneur de Saint-Domingue pour prendre sur les Espagnols et les Néerlandais. En compagnie de deux autres flibustiers anglais, Paine alla croiser aux côtes du Venezuela, puis dans les Petites Antilles où ils fit quelques prises. Après une escale à l'île Sainte-Croix, en arrivant aux côtes de Saint-Domingue, il fut capturé, en juin 1676, par une escadre de corsaires zélandais. Rentré à la Tortue à bord du capitaine marchand Nicolas Esmit, il se retrouva vers la fin de l'année aux côtes de Campêche. Associé au capitaine Reaves, avec lequel il était peut-être venu en ces lieux, montant une petite frégate avec une quarantaine d'homme, ils pillent quelques bâtiments espagnols, et ensemble, ayant pour base la lagune de Términos, ils lancent un premier raid dans la province de Tabasco (mars 1677), suivi d'un second qui les conduit le long des côtés jusqu'à Alvarado, qu'ils pillent également (août 1677). Dans la première partie de 1678, Paine quitta la lagune de Términos et se rendit d'abord aux îles Cayman, puis il poussa jusqu'à la rivière Magdalena et la province de Santa Marta, où il pilla d'abord le village indien de la Ciénaga et un ranch. Il gagna ensuite la côte de Río de la Hacha où il fait de même, et où il relâche, à la fin du mois de septembre la plupart de ses prisonniers. Vers la fin de cette même année, il se rendit à l'île d'Aves, où il dut abandonner son navire au mains de corsaires néerlandais venus de Curaçao à cette île pour repêcher les canons des épaves de l'escadre du comte d'Estrées. Cependant, étant à la même île, Paine se remonta peu après une barque venant de Curaçao dont il s'empara. Il croisa ensuite une fois encore vers le Venezuela en compagnie de William Wright, et en 1680, tous deux servirent sous les ordres de Grammont lors de la prise de La Guayra. Paine montait alors une frégate de six canons, avec 60 hommes d'équipage, et c'est à lui que Grammont, qui, étant blessé, rentrait à Saint-Domingue, lui confia le commandement de leur petite flotte frégate pour attendre à l'île d'Aves la rançon de leurs prisonniers. En 1681, commandant la Pearl, une petite frégate de 10 canons, il continua à servir sous pavillon français jusqu'en octobre 1682 au moment où il fit sa soumission au gouverneur de la Jamaïque, qui lui délivra une commission pour donner la chasse aux pirates. Mais, au début de l'année suivante, il joignit dans les Bahamas le flibustier français Bréha, et sous ses ordres il participa à l'attaque manquée contre la capitale de la Floride (avril 1683). Il se retira ensuite aux Bahamas, dont le gouverneur Richard Lilburne essaya de l'arrêter, puis il gagna le Rhode Island où il reçut un meilleur accueil. En effet, le gouverneur William Coddington le protégea des fonctionnaires royaux qui tentèrent de l'arrêter pour des infractions aux lois sur le commerce et la navigation. Paine s'établit alors sur l'île Conanicut, dans la baie de Narrangansett, puis il épousa Mercy Carr, fille d'un autre notable de la colonie. Lors de la guerre contre la France, il se montra très actif dans la défense du Rhode Island, notamment en 1690 lorsque l'un de ses anciens associés français, le capitaine Picard, vint rôder le long des côtes de la Nouvelle-Angleterre, et en 1693 lorsqu'il repoussa sept bâtiments ennemis. En 1699, il reçut en consigne une partie du butin du capitaine William Kidd, une vieille connaissance, qu'il parvint à soustraire aux autorités. En 1706, il reprit du service en mer et chasse des côtes du Rhode Island un pirate français.

PEDNEAU, Jacques

Jacques PEDNEAU : flibustier français.

Début 1680, commandant le brigantin Le Diligent, appartenant à Grammont, il fit un voyage de traite de Saint-Christophe à Sainte-Croix en compagnie de son chef, avec lequel il participa peut-être ensuite à la prise de La Guayra. À la fin de 1683, il fit escale à l'île à Vache puis il passa à la côte de Carthagène où il joignit une petite flotte de flibustiers de Saint-Domingue commandée par Laurens De Graff. Après la prise, à cette côte, des navires espagnols El San Francisco et La Paz, Pednau reçut de ses associés le commandement d'une autre prise espagnole, armée d'une quinzaine de canon. Il donna alors le Diligent au capitaine Bréha puis il rentra au Petit-Goâve en passant par l'archipel de San Blas, au Panama. Au début de juillet 1684, il sortit du Petit-Goâve au sein de la flotte du sieur de Grammont, ayant alors à son bord quelque 120 hommes. Quelques mois plus tard, probablement sur ordre de son chef, il se rendit au rendez-vous que celui-ci avait fixé à tous les flibustiers de Saint-Domingue, à l'île Tortuga, à la côte de Caracas. Là, dans les dernières semaines de 1684, il joignit Andresson, Cachemarée et quelques autres. Ayant attendu en vain Grammont, ces capitaines se séparèrent : Pednau alla alors caréner le Chasseur à la côte de Caracas.

PENALOSA, le comte de

Diego de PEÑALOSA comte de SANTA FÉ : aventurier créole (Lima, 1624 - Paris, 1687).

Appartenant à la noblesse, il occupa de nombreuses fonctions au Pérou et au Mexique à partir de 1639. Nommé gouverneur et capitaine général du Nouveau-Mexique en 1660, il s'y brouilla avec l'Inquisition. En 1664, lors d'un séjour à Mexico, où il proposa au vice-roi la conquête de nouveaux pays qu'il avait découverts, il fut arrêté sur ordre de l'Inquisition, laquelle saisit ses biens et le fit destituer de son gouvernement. Après 32 mois de captivité, il passa à la Veracruz (1668) puis en Espagne pour qu'on lui rende justice. Il gagna les Canaries où il s'embarqua avec la flotte anglaise. À Londres, il fut reçu par le roi Charles II et le duc d'York. Mais les ambassadeurs espagnols à Londres prirent ombrage de sa présence et le persécutèrent. Puis, en 1678, il se réfugia en France. Par la suite, il offrit à Louis XIV de faire la conquête de la province de la Nouvelle-Biscaye, réputée pour ses mines d'argent. Ce projet fut sérieusement envisagé par Seigneley, en concurrence avec celui de M. de La Salle, lors de la guerre avec l'Espagne (1683-84). Ce projet de conquête passait d'abord par la prise de Panuco (Nouvelle-Biscaye): on proposait au ministre de faire exécuter l'entreprise par 1000 flibustiers sous les ordres de Grammont et d'en confier le commandement général au comte de Peñalossa. Lors de son séjour à Saint-Domingue, Bégon étudia cette possibilité. La trêve de Ratisbonne conclue, le projet fut oublié.

PENN, l'amiral William

William PENN : marin anglais (Bristol, 3 mai 1621 - Wanstand, Essex, 26 septembre 1670), fait chevalier (v. 1661)par le roi Charles II : Sir William Penn.

Très tôt, il fit l'apprentissage de la mer sous les auspices de son père Giles, armateur et négociant à Bristol, ancien marchand au Maroc qui avait acquis une grande notoriété en guidant la flotte qui obtint (1637) la libération de plus de 1000 Anglais prisonniers à Salé. Capitaine dans la marine dès l'âge de 21 ans, il épousa, en 1643, une jeune veuve, Margaret Jasper, fille d'un riche marchand de Rotterdam établi à Bristol, qui lui apporta de son précédent mariage une propriété à Kilcorny (Irlande). L'année suivante, il obtint son premier commandement d'importance, celui du Fellowship, de 28 canons, au sein de l'escadre de Richard Swanley qui patrouillait les eaux irlandaises pour le Parlement afin de protéger les côtes anglaises et galloises contre les attaques royalistes. Il fut notamment appelé à supporter les troupes parlementaires lors des sièges de Youghal (été 1644) et de la forteresse de Buntarry (printemps 1646). Successivement capitaine de l'Assurance, de 30 canons, puis du Lion, de 50, au sein de cette escadre, il en fut nommé contre-amiral dés mai 1647. Brièvement incarcéré en 1648 à la Tour de Londres pour ses sympathies royalistes, il n'en devint pas moins, en mars 1649, vice-amiral de l'escadre d'Irlande, assurant cette même année le blocus des ports irlandais lors de l'invasion de l'île par Oliver Cromwell. Fin 1650, montant le Fairfax, de 52 canons, il commanda une escadre de huit navires pour patrouiller des Azores jusqu'à l'île de Malte, avec ordre de capturer la flotte royaliste du prince Rupert. Il échoua à trouver celle-ci, mais, en Méditerranée durant toute l'année 1651, il fit 36 prises sur les Portugais et les Français, qui assistaient alors les royalistes. À son retour, au début de la première guerre contre les Pays-Bas, en qualité de vice-amiral de la flotte de Robert Blake, montant le James, de 60 canons, il captura, en juillet 1652, six riches navires néerlandais dont la cargaison vaut plus de 200 000£. Après la bataille navale de Kentish Knock, en octobre, il escorta la flotte de charbon, de Newcastle à Londres. En mars 1653, il se distingua à la bataille de Portland en qualité d'amiral de l'escadre bleue de la flotte anglaise en capturant 14 navires néerlandais qu'il conduisit à Douvres avec 700 prisonniers de guerre, Il participa ensuite à diverses autres batailles navales, notamment à North Foreland et à Scheveningen. En décembre 1653, il fut promu «General at Sea», le plus haut rang dans la marine anglaise de l'époque partageant cet honneur avec Blake, George Monck et John Desborrough, avec lesquels il fut aussi membre de la commission chargée d'organiser la marine du Commonwealth. L'année suivante, il reçut aussi une récompense plus substantielle, d'autres terres confisquées en Irlande sur les catholiques. Ces honneurs décernés par le protecteur Cromwell ne l'empêcha pas d'offrir secrètement de mettre son escadre au service de la cause royaliste. Pourtant, fin 1654, Cromwell lui confia son commandement naval le plus prestigieux, celui de la flotte du Western Design, qu'il envoya contre les possessions espagnoles en Amérique. Dès le départ, Penn entretint de mauvaises relations avec son collègue Venables, commandant l'armée d'invasion, et ce fut l'une des raisons de leur échec devant Santo Domingo, leur principal objectif, qu'ils compensèrent par la prise de la Jamaïque, en mai 1655. Malade, et pressé d'aller se justifier devant Cromwell, il laissa le commandement de la flotte à son vice-amiral William Goodson et repartit pour l'Angleterre avec une douzaine de navires. À son retour à Londres, il fut incarcéré pour une seconde fois à la Tour, officiellement pour avoir quitté son poste sans autorisation. Bientôt relâché, il se retira sur ses terres à Munster, en Irlande, travaillant en secret avec le duc d'Ormond pour le retour du roi. Ainsi, à la mort de Cromwell, grâce à sa renommée, il fut l'un des amiraux qui gagnèrent la marine du Commonwealth au roi Charles II, ce qui lui vaudra l'estime indéfectible de ce dernier et de son frère le duc d'York. Fait chevalier dès juin 1660 au retour du roi, il fut aussi honoré, deux mois plus tard, de la fonction de gouverneur de la forteresse de Kinsale, auquel était rattaché le prestigieux titre d'amiral d'Irlande. Plus important, il devint l'un des trois commissaires chargés de réorganiser et d'administrer la marine royale. Tout en conservant ses fonctions administratives dans la marine, il reprit du service en mer en 1664, en qualité de capitaine du navire-amiral du duc d'York, grand amiral d'Angleterre. À ce titre, sur le Royal Charles, il participa, en juin 1665, à deux importantes victoires navales contre la flotte néerlandaise. Le mois suivant, en qualité d'amiral de l'escadre blanche, sous les ordres du comte de Sandwich, il fit sa dernière croisière comme commandant de navire. En mars 1668, le roi et le duc d'York le choisirent pour commander en chef la flotte pour l'entreprise contre les Français, mais cette faveur lui valut notamment l'inimitié du puissant duc d'Albemarle. En avril, il fut formellement accusé devant le Parlement d'avoir détourné à son profit, durant la dernière guerre, une partie de la cargaison de deux vaisseaux de la Vereenigde Oost-Indische Compagnie. Les accusations tombèrent dans l'oubli dès que Penn, pour raisons de santé, renonça officiellement à prendre son commandement. En 1669, étant très malade, il résigna ses fonctions de commissaire de la marine. Son fils aîné et homonyme, un quaker, devint le fondateur de la colonie de Pennsylvanie, ainsi nommée par le roi lui-même en souvenir de l'amiral.

PENNANT, Gifford

Gifford PENNANT : flibustier anglais (m. Jamaïque, 1677).

En 1665, il reçut en concession des terres dans la paroisse de Clarendon. À la fin de 1668, il commandait un bâtiment corsaire au sein de la flotte jamaïquaine de Henry Morgan qui se réunit à l'île à Vache. Au printemps 1669, il participa ensuite, sous les ordres de Morgan, à la descente contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo. Au retour de cette expédition, dans la paroisse de Saint Catherine, il épousa, le 17 septembre, Elizabeth Allwinkell. Devenu planteur, il fut élu trois fois (1672, 1673 et 1674) membre de l'Assemblée de la Jamaïque pour la paroisse de Clarendon. Leur fils Edward (1672-1736) fut juge en chef de la colonie (1707)

PERON, François

François PERON : flibustier français (mort à Cuba, avril 1663).

Associé du capitaine Riou, il était vraisemblablement un marchand impliqué dans la contrebande. Lorsque Riou prit une commission à la Jamaïque à la fin de 1662, le futur gouverneur Lynch se portant garant pour les deux Français. Il fut tué avec Riou par les Espagnols de Cuba.

PETERSON, John

Jan PETERSEN : flibustier danois originaire de Colding.

Commandant la frégate The Castle, de quatre canons, avec environ 30 hommes d'équipage, il prit à la Jamaïque, en 1659, une commission du gouverneur D'Oyley. Croisant vers l'île Bonaire, il s'empara, en novembre de cette année-là, d'une barque envoyée par le gouverneur de Curaçao pour rescaper environ 80 esclaves noirs du naufrage d'un négrier néerlandais. Prennant à son bord les esclaves comme butin, il croisa ensuite à la côte de Caracas où il fit une prise espagnole. De retour à la Jamaïque quelques semaines plus tard, il en repartait bientôt, le 10 janvier 1660, toujours avec l'autorisation de D'Oyley, en même temps qu'un certain capitaine Laques.

PETERSON, George

George PETERSON : flibustier anglais.

Il compta au nombre des hommes des capitaine Yankey et Evertsen. Après la prise de la hourque des Honduras suivie de la mort de Yankey au début de 1688, il devint capitaine d'une partie de cette compagnie sur une barque longue de 90 à 100 tonneaux et armée de 10 canons, laquelle était probablement montée par Evertsen auparavant. Avec environ 70 hommes, Peterson se rendit avec cette barque en Nouvelle-Angleterre, à Boston et Rhode Island plus précisément. Là avec des complicité locale, il réarma et augmenta son équipage jusqu'à 120 hommes. En août 1688, il se rendit en Acadie où il pilla un petit établissement et quelques bâtiments français. Par la suite, il semble avoir fait voile vers les côtes de Guinée

À propos de la principale action de ce capitaine, voir le texte Descente d'un flibustier anglais en Acadie (1688).

PETIT, le capitaine

PETIT : flibustier français.

En 1684, il commandait un bâtiment dans la petite flotte qui appareilla de la côte de Saint-Domingue sous les ordres du capitaine Bernanos pour aller faire descente au golfe de Paria. Vers 1695, un capitaine corsaire protestant nommé Gilles Petit fut embastillé pour avoir croiser à l'embouchure de la Gironde et de la Loire avec un navire hollandais qui aidaient des huguenots à fuir la France. Ce Petit donna au ministre Pontchartrain l'idée de la prise de Cartagena, et lui fournit, semble-t-il, les plans de cette ville.

Par ailleurs au début des années 1680, deux frères Petit, de La Rochelle, faisait la traite entre les Petites Antilles et Saint-Domingue. Ainsi l'un des deux commandant leur brigantin nommé Les Deux Frères, de La Rochelle, sortit de la Martinique en janvier 1683 avec une cargaison d'eau-de-vie, de vin, toiles de coton, etc. Le 28 du même mois, il rencontre à la côte de Saint-Domingue la frégate La Trompeuse, dont le capitaine nommé Amelin l'obligeà la suivre dans la baie de Jacmel, où ils arrivent le lendemain. Après ce négoce, Petit se rendit à l'île à Vache où il débarqua l'un des garçons de l'équipage originel de la Trompeuse. Ensuite il rencontra le HMS Guernsey, commandé par le capitaine Tennant lequel le mena avec lui à la Jamaïque où le Français informa le gouverneur Lynch des complicités qu'avaient les forbans de la Trompeuse à l'île à Vache. En février 1683, Petit fut renvoyé par Lynch au Petit-Goâve, avec une lettre à son homologue français Pouancey pour se plaindre de tout cela.

Picard, Pierre le

Pierre HAUTOT, alias PICARD : flibustier français probablement originaire de Picardie, d'où son surnom.

Commandant un brigantin. il participa à la première entreprise de Maracaïbo (1666) sous les ordres de l'Olonnais. En 1667, il suivit ce dernier aux Honduras, mais l'abandonna après la prise de la hourque du même nom, faisant ensuite une descente au bourg de Veragua (1668) qu'il dut quitter presqu'aussitôt après l'avoir pris devant l'arrivée d'une forte troupe espagnole. Au printemps 1669, il joignit la flotte de Henry Morgan qu'il guida dans lac de Maracaïbo. En 1670, il commandait un vaisseau dans la flotte du même Morgan qui l'appréciait beaucoup car il parlait très bien anglais et sous les ordres duquel il participa à l'entreprise de Panama.

LE PICARD, capitaine

LE PICARD : flibustier français.

Il servit comme lieutenant sous les ordres du capitaine anglais Thomas Paine, lorsque celui-ci croisait sous commission française du gouverneur de Saint-Domingue. En 1684, il faisait probablement parti de la compagnie du capitaine Laurens De Graff. En effet, en février 1685, il prit la tête de 87 flibustiers qui quittèrent l'équipage De Graff pour continuer la course à leur propre compte sur la Cascarille, une prise faite par leur ancien capitaine. Il croisa ensuite quelques jours en compagnie des capitaines Andresson et Rose. Puis, à l'île d'Or, il se débarqua avec ses hommes pour tenter le voyage à la mer du Sud, en traversant l'isthme de Panama, avec les capitaines Rose et Desmarais, et leurs gens. Une fois dans le golfe de Panama, Le Picard se plaça sous les ordres de Cachemarée, à bord de la Sainte-Rose. Mais il se sépara de celui-ci en mai 1686 et forma une association avec le flibustier anglais Townley. Ayant réunis ses forces avec celles de Cachemarée, Le Picard participa à la prise de Guayaquil (avril 1687). Après cette expédition, il fut l'un des chefs qui ramenèrent les flibustiers français dans la mer des Antilles, en traversant les Honduras. De retour à Saint-Domingue, en mai 1688, il y fit devant le gouverneur Cussy une déclaration, conjointement avec d'autres, racontant leurs aventures en mer du Sud. Le Picard se retira ensuite en Acadie au début de la guerre de la ligue d'Augsbourg (1689-1697). Sa dernière action fut, semble-t-il, sa participation à une descente au Rhode Island (juil. 1690), étant repoussé par son ancien chef, Thomas Paine, puis contraint de se retirer avec plusieurs pertes.

PIMONT, Jean

Jean PIMONT : marin français (mort au Petit-Goâve, juillet 1676).

Commandant le navire dieppois L'Alcyon, il fut tué lorsque l'amiral hollandais Binckes attaqua le Petit-Goâve.

PLENNEVILLE, Clément de

Clément de PLENNEVILLE : marchand français.

Ce huguenot vécut d'abord dans les petites Antilles, notamment à la Martinique où il aurait eu des fonctions militaires dans les années 1650. Passé à la Jamaïque, il servit d'agent à Ogeron, futur gouverneur de la Tortue, qu'il aurait d'ailleurs escroqué. En 1663, il accompagna le colonel Barry dans sa vaine expédition pour reprendre la Tortue sur les Français. Il retourna ensuite à Port Royal.

PLESSIS, le chevalier du

Philippe du PLESSIS : marin français (mort au large de Cuba, 31 octobre 1668).

Chevalier de l'ordre de Malte, il commandait une frégate de 30 canons armée en France sous la commission du duc de Beaufort pour prendre sur les Espagnols en Amérique. Il se rendit ainsi à Saint-Domingue puis dans les Honduras où il prit à son bord le flibustier Vauquelin et les hommes de celui-ci, qui avaient échoué leur bâtiment sur un récif. Il passa ensuite à la côte sud de Cuba, où au large de l'île des Pins, il donna la chasse au Santo Cristo y el Angel, dont il se rendit maître après un rude combat et que les Espagnols eurent demandé quartier. Cependant, le chevalier fut tué lors du combat et vingt-deux de ses hommes furent blessés. Son corps fut ramené à la Tortue par le capitaine Vauquelin qui hérita le commandement de sa frégate.

POINCY, le commandeur de

Philippe de LONGVILLIERS, seigneur de POINCY : administrateur colonial français (1584 - Saint-Christophe, 1660), commandeur d'Oysemont pour l'ordre de Malte.

Chevalier de Malte (1605), il obtint ensuite la commanderie d'Oysemont. Chef d'escadre de Bretagne, il perdit son poste à la suite d'un conflit avec Mgr de Sourdis, l'archevêque de Bordeaux. Pour le dédommager, le cardinal de Richelieu le nomma gouverneur général des Isles d'Amérique. Installé à Saint-Christophe, il y deviendra le champion de la cause des Jésuites. En 1642, après avoir maté une petite sédition, il perdra l'affection d'une grande partie des colons antillais par ses taxes et prohibitions concernant le commerce avec les Hollandais. En 1646, il refusa de reconnaître le sieur de Thoisy que lui avait donné comme successeur la Reine régente. Il en résulta de graves troubles politiques dans les Antilles. En 1651, lorsque l'Ordre de Malte acheta l'île de Saint-Christophe et dépendances, Poincy y fut confirmé comme gouverneur avec le titre de bailli. Son neveu Lonvilliers lui succéda comme sieur de Poincy et commandeur d'Oysemont pour l'ordre de Malte.

POUANCEY, le sieur de

Jacques NEPVEU, sieur de POUANÇAY : administrateur français (mort à Petit-Goâve, 26 mars 1683).

Fils de Thomas Nepveu sieur de Pouancey et de Jeanne Ogeron, il arriva à la Tortue, dont son oncle maternel était le gouverneur, en 1666 et participa à l'expédition de Maracaïbo. Dès le 30 décembre 1667, il recevait de cet oncle, Bertand Ogeron, une commission de gouverneur adjoint de la colonie durant l'absence de celui-ci. Le 9 octobre 1669, ce dernier lui concéda un terrain situé dans la future paroisse de l'Ester. En 1673, il compta au nombre des officiers de Saint-Domingue qui s'embarquèrent dans deux navires du roi pour l'expédition contre Curaçao. Il se retrouva ainsi prisonniers des Espagnols lorsque le navire sur lequel il prennait place en compagnie de son oncle s'échoua à Puerto Rico, où il demeura captif pendant presque deux ans. Au début de 1675, il fut libéré par le capitaine Bennett qui s'empara du navire sur lequel on l'envoyait à Cuba. La même année, il reçut de son oncle le gouvernement du Petit-Goâve et des autres établissements français de la côte ouest et sud de Saint-Domingue. En mars 1676, il fut nommé officiellement gouverneur de la colonie. En 1678, il joignit, à la tête des flibustiers, la flotte du comte d'Estrées. Son administration vit les premières négociations pour délimiter la frontière entre les colonies française et espagnole d'Hispaniola. Son associé François de Galichon, notable habitant et futur membre du Conseil souverain de Saint-Domingue, hérita de tous ses biens, dont le morne et les terrains de la veuve Gobin, qu'il avait acheté «huit milliers de tabac» (1680).

POWELL, Richard

Richard POWELL : marin anglais.

En août 1670, il commandait la barque jamaïquaine The Lamb de 30 tonneaux et 4 canons qui croisait vers Santiago de Cuba. Il joignit en octobre suivant la flotte de Henry Morgan à l'île à Vache. Il reçut alors le commandement du navire du corsaire espagnol Rivera Pardal qui venait d'être capturé par John Morris. Sous les ordres de Morgan, il participa à l'expédition de Panama (1671).

PRINCE, Lawrence

Laurens PRINS : flibustier néerlandais (Amsterdam, 16?? - Jamaïque, vers 1680), plus connu en anglais sous le nom de Lawrence PRINCE.

Il se trouvait à Port Royal, Jamaïque, en novembre 1662 alors qu'il fut l'une des deux cautions du flibustier John Harmenson qui venait de recevoir une commission pour aller contre l'Espagnol par droit de représailles : il était vraisemblablement le lieutenant ou l'un des officiers de ce capitaine. Début 1665, il reçut son premier commandement en course : la frégate Cagway, que le gouverneur Modyford venait de confisquer au capitaine Robert Searles. En vertu d'une commission contre les Néerlandais que lui avait délivré le même gouverneur, il pilla, en février, l'île de Bonaire. En juillet 1670, montant cette fois le Pearl, de 12 canons, il fut l'un des capitaines que Modyford envoya au fleuve Magdalena avec ordre d'assister les Indiens du Monpos en révolte contre les Espagnols. Après l'échec de cette mission, il s'empara, en septembre, de la ville de Granada en compagnie de ses associés Richard Ludbury et Thomas Harris. Fin octobre, de retour à la Jamaïque, il alla rejoindre la flotte de l'amiral Henry Morgan à la l'île à Vache, ayant alors 70 hommes à bord du Pearl. Lors de la bataille de la plaine de Panama, en janvier 1671, il se distingua en commandant l'avant-garde des troupes de Morgan. À la suite de cette expédition, il abandonna définitivement la course et devint planteur. En 1672, il se porta ainsi acquéreur de terres dans la plaine de Liguanea. Là, sur sa plantation baptisée Lawrencefield, il vécut avec Susannah Harmenson, probablement la veuve de son ancien associé, qu'il épousa le 4 décembre 1673. Son expérience maritime et sa connaissance de l'espagnol le firent apprécier du nouveau gouverneur Lynch et du successeur de celui-ci, Vaughan : en 1672, le premier le nomma lieutenant de la frégate royale Assistance, envoyée en mission diplomatique et commerciale à Cuba, et en 1675, le second le désigna comme pilote et interprète lors d'une semblable mission au même endroit à bord de la frégate Foresight. Il serait mort quelque temps avant que son ancien chef Morgan n'achète sa propriété de Lawrencefield.

PRINIER, John

Jean SPRINGER : flibustier français (mort à Santiago de Cuba, vers décembre 1682), mieux connu en anglais sous le nom de John PRINIER.

Ce marin d'origine française, et protestant confession, était à la Jamaïque depuis au moins 1670, et selon un témoignage il vivait aux Antilles avec les Anglais depuis de nombreuses années déjà. En 1674, il reçut du gouverneur de la Tortue, Bertrand Ogeron, une commission pour prendre sur les Espagnol et les Néerlandais. Montant un brigantin armé de deux canons, avec trente hommes d'équipage, il alla croiser à la côte de Carthagène puis, en compagnie d'autre corsaires, il alla vers Rio de la Hacha où, en juin ou juillet de cette même année, il s'empara d'une frégate espagnole sortie de Santa Marta. Il échangea probablement cette prise contre son brigantin, puisque l'année suivante il montait une petite frégate de huit canon avec environ 60 hommes. En avril 1675, il compta au nombre des flibustiers de la Jamaïque croisant sous pavillon français que Sir Henry Morgan, devenu gouverneur adjoint de l'île, invita à venir liquider leurs prises à Port Royal comme par le passé. En juin, en compagnie d'un autre capitaine, il pilla la petite ville de Trinidad à Cuba, puis il vint d'ailleurs à la Jamaïque en compagnie de Cussy, l'un des lieutenants d'Ogeron, et visita tant Morgan et que le beau-frère de celui-ci le colonel Byndloss qui était l'un de ses armateurs. En septembre, Prinier, associé à un autre capitaine, fit quelques bonnes prises sur les Espagnols aux côtes de Carthagène et de Puerto Belo. Il revint ensuite à la Jamaïque vers le mois de décembre, étant toujours accompagné de Cussy. Reprenant la mer, il croisa encore à la côte de Carthagène, continuant ses pillages contre les Espagnols. En mars 1676, il carénait sa frégate The Dolphin à Boca del Toro, et en juin il se présentait aux cayes au sud de Port Royal, d'où il dut précipitamment se retirer, le gouverneur de la Jamaïque l'ayant déclaré forban. Il passa alors au Petit-Goâve (à la côte de Saint-Domingue), où il vendit une partie des marchandises qu'il avait prise sur des navires espagnols avant de s'embarquer avec le capitaine marchand Esmit pour aller écouler le reste à Curaçao. L'année suivante, il servait encore les Français de Saint-Domingue, et en 1679 il accompagna vraisemblablement le capitaine La Sonde lors de l'entreprise de celui contre Chepo, au Panama. Ensuite, il aurait aussi participé à la prise de Puerto Belo, nom pas comme capitaine, mais comme volontaire sous les ordres de La Sonde et Coxon. En avril 1680, il compta au nombre des 330 hommes qui passèrent à la mer du Sud sous les ordres de Coxon, Harris et Sawkins, et il s'illustra lors de la bataille de Perico en commandant l'un des canots des flibustiers. Il retraversa sans doute l'isthme de Panama en compagnie de Coxon dès le mois suivant, puisqu'à la fin juin 1680, il se trouvait à bord de la barque longue du capitaine De Graff, qui venait de croiser Coxon en mer : Springer se rendit alors, de nuit, à Port Royal, à bord d'un sloop. Vers la fin de l'année suivante, il fit sans doute sa soumission au lieutenant-gouverneur Morgan, car dès 1682 on le retrouve comme capitaine d'un petit bâtiment de commerce, mais il fut pris par un flibustier espagnol qui le conduisit prisonnier à Santiago de Cuba, où il mourut des blessures reçues lors du combat qui mena à sa capture. Au cours de sa carrière, il avait fréquenté assidûment les petites îles de l'archipel de San Blas, à la côte nord-est de l'isthme de Panama, puisque l'une d'elles portait son nom (Springer's Key) au début des années 1680.

PURDUE, John

John PURDUE : marin anglais.

Commandant une frégate nommée .The Purdue, il obtint à la Jamaïque à la fin septembre 1662 une commission du gouverneur Windsor pour prendre sur les Espagnols par droit de représailles. Il compta au nombre des capitaines qui suivirent ensuite le capitaine Myngs dans sa descente contre Santiago de Cuba, puis à celle contre Campêche au début de 1663. À la fin de la même année, étant encore au nombre des flibustiers de la Jamaïque, il montait une frégate enlevée aux Espagnols (peut-être la Purdue), armée de quatre canons, avec 40 hommes d'équipage.

PYNE, John

John PYNE : marin anglais.

En 1670, il commandait le John, navire marchand de 70 tonneaux et 6 canons armé à Youghal (Irlande) et qui fut incorporé à la flotte de l'amiral jamaïquain Henry Morgan, sous les ordres duquel, avec 60 hommes d'équipage, il participa à l'entreprise de Panama.