Le Diable Volant

Figures de Proue

un dictionnaire biographique de la flibuste

LAGARDE, le capitaine

LAGARDE : flibustier français.

En 1676, il compta au nombre des capitaines corsaires qui joignirent à Saint-Domingue le marquis de Maintenon, sous les ordres duquel ils allèrent piller, au début de l'année suivante, la capitale de l'île Margarita puis la ville de Nueva Valencia, au Venezuela. Après le démembrement de la flotte de Maintenon, Lagarde se signala aux côtés d'un autre capitaine français ainsi que de trois Anglais (dont Coxon) par la prise de Santa Marta en juillet 1677. Au retour de cette expédition, il relâcha d'abord, avec ses associés anglais, à la Jamaïque dont le gouverneur le frustra de la rançon de l'évêque de Santa Marta. Mais il put ramener en otage le gouverneur de cette ville à Saint-Domingue. Au début de 1678, il compta au nombre des capitaines flibustiers qu'assembla le gouverneur Pouancey et qui joignirent la flotte du comte d'Estrées à la Martinique. Après le naufrage de la flotte française à l'île d'Avés, il suivit Grammont dans le lac de Maracaïbo. Dans la première moitié de 1684, il commandait une barque de deux canons et 30 hommes, croisant à la côte de Caracas. Plus tard cette même année, il se rendit au rendez-vous de l'île Tortuga, à la même côte. En décembre de la même année, il alla guetter au cap Codera (toujours à la côte de Caracas) une patache espagnole, en compagnie des capitaines Andresson, De Graffe et Rose, avec lesquels il se rendit ensuite à Curaçao. En février 1685, il se sépara d'eux, et probablement en compagnie de De Graffe, il rentra à Saint-Domingue. En juillet et août de la même année, il pourrait avoir participer à la prise de Campêche. De retour à la côte de Saint-Domingue en janvier 1686, il donna rendez-vous à l'île à Vache à une trentaine des hommes ayant appartenu à la compagnie du capitaine Andresson. En mars, il s'associa avec le forban anglais Bannister avec lequel il fit plusieurs prises.

LAGARDE, Pierre

Pierre LAGARDE : flibustier français, né à Royan vers 1650.

De confession protestante, il était, depuis 1683, contremaître sur le vaisseau commandé par Grammont. En octobre 1686, il compta au nombre de la vingtaine des hommes de ce vaisseau qui s'embarquèrent sur la prise hollandaise que leur compagnie venait de faire au large des Açores. Séparé du Hardi par une tempête, Lagarde et ses compagnons rallièrent les Antilles puis abordèrent à l'île Saint-Vincent d'où Lagarde passa à la Martinique où, en janvier 1687, il fit une déposition concernant la disparition de Grammont. Il était peut-être un parent du capitaine Lagarde.

LAMARRE, le curé

LAMARRE : ecclésiastique français.

Curé de l'île de la Tortue, il participa à la révolte des habitants de l'île contre la Compagnie des Indes Occidentales qui voulait les empêcher de commercer avec les contrebandiers flessinguais Constant et Marcusz en 1670. À la suite de ces événements, le syndic des habitants de la Tortue, Morel, et lui furent envoyés en France par le gouverneur Ogeron et gardés au château de Nantes d'où ils ne sortirent qu'en mars 1672 par ordre du roi.

LANGFORD, le capitaine Abraham

Abraham LANGFORD : officier anglais.

En 1659, à la Jamaïque, ce capitaine reçut un lot de terre à Cagway (future Port Royal), agissant alors comme officier naval pour l'inspection des navires. En août 1661, le Conseil de la Jamaïque le décrivait cependant comme un promoteur de mutinerie. En janvier 1663, il accompagna le colonel Barry dans sa tentative pacifique pour reprendre l'île de Tortue aux Français. Après leur expulsion de cette île, le capitaine Langford se rendit au Petit-Goâve, où il fut reconnu comme «gouverneur» par les boucaniers de l'endroit. À la fin de 1664, il quitta Saint-Domingue pour l'Angleterre où il demanda en vain une commission de gouverneur de la Tortue et les forces nécessaires pour s'en rendre maître. En 1675, il vivait encore à Port Royal où il est recensé comme marchand.

La Perrière, le sieur de

Jérôme du SARRAT, sieur de LA PERRIÈRE : officier français.

Gentilhomme gascon, il fut l'un des adjoint de M. du Parquet, gouverneur de la Martinique, dans les années 1640. En 1647, il captura le gouverneur général Thoisy qu'il échangea contre la liberté de son chef fait prisonnier par le commandeur de Poincy. Lors de leur passage à la Tortue après l'expédition manquée contre Curaçao, le général de Baas le nomma gouverneur par intérim en l'absence d'Ogeron (avril 1673), lequel revint dans l'île peu de temps après.

La Pivoterie, le sieur de

Charles NEPVEU, sieur de LA PIVOTERIE : officier français (mort à Léogane, juillet 1682).

Fils de Thomas Nepveu sieur de Pouancey et de Jeanne Ogeron, il arriva vraisemblablement à la Tortue, dont son oncle maternel était le gouverneur, en 1666 en compagnie de son frère Jacques, sieur de Pouancey et participa à l'expédition de Maracaïbo. En 1680, il était l'un des principaux habitants et officiers de Léogane, où il possédait une plantation dans le quartier dit «des Sources». À son décès. à la demande de son frère le gouverneur Pouancey, le notaire Cassard, de Léogane, dressa l'inventaire de ses biens.

LA PLACE, le sieur DESCHAMPS de

Frédérick DESCHAMPS, sieur de LA PLACE : officier français.

Neveu de Deschamps du Rausset, il reçut de ce dernier le gouvernement de l'île de la Tortue en octobre 1662. Ce fut lui qui posa les fondements de l'établissement du Port-de-Paix. Il resta en poste jusqu'au 7 juin 1665, date à laquelle Ogeron vint en prendre possession de la Tortue pour la Compagnie. Il repassa ensuite en France. À la Montagne, l'un des quartiers de la Tortue, il possédait une habitation où il cultivait la canne à sucre. Repassé en France et retiré sur ses terres dans le Périgord, on l'y retrouve en 1683-1684 comme témoin lors d'un procès tenu contre un gentilhomme de cette province.

LAQUES, le capitaine

LAQUES : flibustier anglais.

En janvier 1660, ce capitaine, commandant une barque, obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de la Jamaïque, pour sortir du port Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols, en même temps que le capitaine d'origine scandinave Petersen.

LA RONDE, le sieur de

Louis de LA RONDE : aventurier français.

En 1660, à l'île de la Tortue, il commandait une barque que lui vola le gouverneur Watts pour s'enfuir après l'arrivée de Deschamps du Rausset.

LA SALLE, le sieur de

René Robert CAVELIER, sieur de LA SALLE : aventurier français (Rouen, 22 novembre 1643 - Texas, 19 mars 1687).

Installé au Canada (1665), il explora, dès 1669, le fleuve Ohio, les Grands Lacs et leur région. Par la suite, partant du Canada, il descendit le cours du Mississippi jusqu'au golfe du Mexique (décembre 1681 à avril 1682). De retour à Québec (2 novembre 1683), il passa en France où le marquis de Seigneley lui confia le commandement d'une petite expédition chargée de retrouver, par mer, l'embouchure du Mississippi et d'y établir une colonie. Parti de La Rochelle (21 juillet 1684), avec quatre bâtiments, il arriva, malade, au Petit-Goâve (27 septembre), où vinrent le rejoindre MM. de Cussy, Bégon et de Saint-Laurent. Le 25 novembre 1684, il appareilla du Petit-Goâve, fort affaibli en hommes. Mais son entreprise tourna mal. Il se sépara de son lieutenant Beaujeu (janvier 1685) puis, une fois installé sur les rives du Mississippi, la discorde éclata parmi ses hommes. Il fut assassiné par quatre de ses compagnons.

LA VIE, le sieur de

sieur de LA VIE : officier français.

Lieutenant du gouverneur de l'île de la Tortue, il y devint en 1666 commis général de la Compagnie des Indes occidentales. Cette même année, en juillet, il acheta le contrat du jeune Exquemelin, qui venait d'arriver de France comme engagé. Maître cruel, il consentit à se départir de son engagé l'année suivante à la suite de pressions du gouverneur en titre, Bertrand Ogeron.

LE FÉE, Nicolas

Nicolas LE FÉE : flibustier français.

À la sortie du lac de Maracaïbo, en décembre 1678, Il commandait un brûlot appartenant à Grammont, dont il était peut-être le matelot.

LEGASCON, Jean

Jean LE GASCON : flibustier français.

En 1666, il fut l'un des capitaines français relevant de l'île de la Tortue qui passèrent à la Jamaïque anglaise. Trois ans plus tard, commandant un navire de 18 canons, il sortait de la Tortue, en compagnie du capitaine Trébutor, tous deux portant commission du gouverneur Ogeron. En juin 1670, il croisait avec son associé à la côte de Caracas, où ils furent séparés. De là, il se rendit à l'île à Vache, où en octobre il perdit son bâtiment lors d'un ouragan qui frappa la flotte de Henry Morgan, que Le Gascon avait rejointe. Pour le compenser de la perte de son navire, Le Gascon reçut de Morgan une prise espagnole au commandement de laquelle il participa à l'entreprise de Panama (1670-1671). Rentré à Saint-Domingue à la suite de cette expédition, il compta au nombre des flibustiers que réunit d'Ogeron au début de 1673 à la demande du gouverneur général des Antilles françaises, M. de Baas, en prévision d'une expédition contre Curaçao. Celle-ci ayant échoué, Le Gascon rentra à Saint-Domingue d'où il commanda des bâtiments corsaires jusqu'à la fin de la guerre de Hollande. Ainsi en 1676 et 1677, il fut l'un des capitaines du marquis de Maintenon et le suivit dans ses entreprises contre les établissements espagnols du Venezuela. Au début de 1678, il compta au nombre des flibustiers engagés dans une seconde expédition de Curaçao, cette fois sous le commandement général du vice-amiral d'Estrées. Après le naufrage d'une partie de cette flotte à l'île d'Avés (mai 1678), il se retrouva sous les ordres de Grammont, qui alla piller les établissements espagnols du lac de Maracaïbo. En décembre 1678, Le Gascon rentra avec son chef au Petit-Goâve. Par la suite, il n'est plus mentionné. En 1681, il commandait une petite frégate avec une quarantaine d'hommes d'équipage, faisant partie de la flotte du capitaine Tocard qu'il accompagna à Santiago de Cuba, au Panama, au Costa Rica et au Honduras.

LEGRIS, Claude

Claude LEGRIS : colon français natif d'Angers.

Vers 1664, étant boucanier, il combattit un caïman à la côte nord de Saint-Domingue. En 1665, il était commis général de la Compagnie des indes occidentales à l'île de la Tortue, mais dès l'année suivante il fut remplacé à ce titre par le sieur de La Vie.

LEIGH, Samuel

Samuel LEIGH : flibustier anglais.

En février 1685, ce capitaine se trouvait à l'île d'Or, à la côte de Panama. De là, en compagnie de ses associés Townley et Brandy avec environ 185 hommes, il traversa l'isthme de Panama. Tous ensemble ils rejoignirent en mer du Sud la flotte de Davis et Swan. De ces derniers, il reçut en mars de la même année, le commandement d'un petit bâtiment pris sur les Espagnols. Il retourna aux Antilles, par le Darien, en juin 1686.

LELONG, Pierre

Pierre LELONG : flibustier français (mort au Cap Français, Saint-Domingue, 15 juillet 1690).

En 1670, quittant la Tortue, il dirigea un groupe de douze aventuriers qui allèrent s'établir dans la plaine du Cap: lui-même érigea son habitation près du Trou Charles-Morin et devint par la suite un grand propriétaire terrien. Il avait épousé Marie-Anne Dieuleveut, qui se remaria quelques années plus tard avec Laurent de Graffe. Leur unique enfant, Marie-Marguerite-Yvonne, naquit à Morlaix, en février 1688, lors d'un séjour du couple en France.

LEMAIRE, Charles

Charles LEMAIRE : aventurier français originaire de Dieppe (mort à Saint-Domingue, 18 octobre 1710).

S'étant enrichi en exerçant le métier de flibustier, il devint (1693) procureur aux biens vacants puis siégea au Conseil Supérieur de Léogane. Il avait épousé Marie Cailletot qui lui donna quatre enfants.

LE MOING, Bernard

Bernard LE MOING : marin français originaire de Nantes (mort en 1690).

En 1670, il était maître à nord du navire Les Armes de la Compagnie, capitaine Jean Sanson, qui arriva à Saint-Domingue lors de la révolte des habitants contre leur gouverneur et la Compagnie des Indes occidentales. Le 2 novembre 1670, il obtint un congé pour aller porter des marchandises à Saint-Domingue comme capitaine du navire La Diane, de 200 tonneaux. Dans les faits, il entreprit son voyage au commandement de la galiote La Tortue, avec lequel, le 20 du même mois, il quitte Amsterdam où il est venu acheté du charbon, des planches et autres marchandises qu'il doit porter à l'île de la Tortue pour la compte du gouverneur Ogeron et de la Compagnie des Indes occidentales. À la mi-janvier 1671, ayant quitté les Pays-Bas, il dut faire escale au Havre à cause du mauvais temps. Au début de la guerre de Hollande, il commande en course la frégate La Toison d'Or armé à Nantes par le sieur Perou et autres marchands, avec laquelle il captura dans la Manche (en novembre et décembre 1674) trois navires hollandais dont le Goud Leeuw, parti du Surinam avec une cargaison de sucre. En janvier 1675, il conduisit cette dernière prise, faite au large de Milford Haven, en France. En octobre, il repartit en course, cette fois pour les Antilles, où durant les années 1676 et 1677 son port de relâche fut la Martinique. Au début de 1678, il mena une prise espagnole à Saint-Domingue où il prit une commission du gouverneur Pouancey puis, s'associant avec le flibustier anglais Stel, il alla croiser aux côtes de Cuba. Il y prit quatre navires néerlandais qui y faisaient de la contrebande avec les Espagnols dans la baie de Matanzas. Mais son équipage, qui était constitué aux deux tiers d'Anglais qu'il avait embarqués à Saint-Domingue et ailleurs aux Antilles, conduisirent ses dernières prises en Nouvelle-Angleterre. Le Moing fut obligé de les y suivre, mais il échoua la Toison d'Or à New York et perdit l'une de ses prises, navires qui furent pillés par les Anglais de sa compagnie. Il tenta en vain pendant plusieurs mois d'obtenir justice tant à New York qu'à Boston. En octobre 1679, il était de retour à la Martinique où les trois navires qui lui restaient furent jugées de bonnes prises. En juin 1680, il se trouvait toujours à la Martinique où son armateur Perou était venu pour ramener ses prises hollandaises en France. Le même mois, le comte d'Estrées qui fit escale dans l'île requit ses services comme pilote pour conduire son escadre, ce que Le Moing exécuta de juillet à octobre. À la suite de cette croisière, il fut recommandé par d'Estrées pour servir comme officier dans la marine royale, ce qui fut fait dès l'année suivante. En 1685, il était lieutenant de vaisseau à bord du navire du roi La Bouffonne

LE ROUX, Anne

Anne LE ROUX : flibustier français.

En janvier 1653, maître d'une barque, il reçoit du chevalier de Fontenay, gouverneur de la Tortue, un passeport pour pêcher et chasser aux côte de Saint-Domingue. En mars 1660, il compta au nombre des quatre capitaines qui furent élus par les aventuriers de la Tortue pour les commander lors de la descente sur Santiago de los Caballeros sous la commission du gouverneur Watts.

LE SAGE, François

François LE SAGE : flibustier français originaire de Bordeaux (mort à la Jamaïque, juillet 1694).

Vers 1664, il servait comme matelot à bord d'un vaisseau néerlandais croisant dans la mer des Antilles et le golfe du Mexique. Devenu flibustier à Saint-Domingue, il y est mentionné comme capitaine en novembre 1682, au moment où, commandant une barque longue, il appareillait en compagnie de Laurent de Graffe à destination du golfe des Honduras. Là il reçut le commandement d'un petit navire espagnol que prirent De Graffe et leurs autres associés, sur laquelle il participa à l'expédition de Veracruz (mai 1683). De retour à Saint-Domingue à la fin d'août 1683, il joignit en novembre de la même année une flotte qui, sous les ordres de De Graffe, se rendit à la côte de Carthagène. Il prit part ainsi au combat contre trois vaisseaux de guerre espagnols sortis du port de Cartagena. À la suite de la prise de ces bâtiments, le capitaine Andresson lui donna son vaisseau Le Tigre, de 30 canons. Sur celui-ci, Lesage alla croiser à la côte de Caracas où on le retrouve dans les premiers mois de l'année suivante. Il rentra ensuite au Petit-Goâve où, en octobre 1684, au moment du passage de l'expédition La Salle, il fut interrogé par le capitaine Beaujeu à propos de l'embouchure du Mississippi. Début 1685, montant toujours le Tigre, il appareilla du Cap Français, à la tête de 200 hommes, pour tenter sa chance en mer du Sud. En juin, il faisait escale à New York, et ensuite il prit la direction des côtes d'Afrique occidentale. Il y captura quelques navires anglais et hollandais, et il vint désarmer à Cayenne en mai 1686. Deux mois plus tard, il repartait de cette colonie pour rentrer en France. Selon le jésuite Charlevoix, il serait revenu au début de la guerre de la ligue d'Augsbourg, et participant à l'attaque de la Jamaïque, au sein d'une flotte commandée par le gouverneur Ducasse, il trouvait la mort avec 50 de ses hommes en attaquant un retranchement érigé par les habitants de la baie de Carlisle.

LESCUYER

LESCUYER : flibustier français (mort au Panama, février 1685).

En décembre 1684, il commandait un petit navire de six canons à l'île Tortuga, à la côte de Caracas, participant alors à la prise du Little Edward, un petit bâtiment anglais, avec ses associés Michel, Brouage, Lagarde, Rose, Vigneron et Cachemarée. Après cet incident, il prit le parti de passer à la mer du Sud par l'isthme de Panama. Avec son camarade Cachemarée, et en tout 200 hommes, il se rendit à l'île d'Or où ils brûlèrent leurs navires avant d'entreprendre la traversée avec l'aide des Indiens du Darien. Lescuyer mourut lors de cette marche.

LESCOUBLE, le capitaine

LESCOUBLE : marin français.

Commandant une frégate marchande de Nantes, il vint mouiller à l'île de la Tortue en 1659. Des flibustiers commandés par Delisle se rendirent les maîtres de son navire dont ils se servirent dans leur expédition contre Santiago de los Caballeros.

LESTOREL, Luc

Luc LESTOREL : aventurier français (mort à Saint-Domingue, 21 janvier 1691).

Arrivé à Saint-Domingue en 1684 avec M. de Cussy, il devint greffier de la Sénéchaussée du Cap puis du Conseil Supérieur du Cap en 1691. Cette année-là, il fut tué lors de la bataille des plaines de Limonade.

LEVASSEUR, Jean

Jean LEVASSEUR : aventurier français originaire de Rouen (mort à l'île de la Tortue, juillet 1652).

Ce gentilhomme huguenot accompagna d'Esnambuc, dans les années 1620, dans ses courses aux Antilles contre les Espagnols. Ayant émigré à Saint-Christophe, cet ingénieur militaire de formation commanda une compagnie de milice avant d'être nommé (1639) directeur des fortifications de la colonie. Par la suite, il reçut une commission de M. de Poincy pour aller prendre possession de l'île de la Tortue. Mouillant au Port Margot, il débarqua à la Tortue avec 100 hommes et en chassa les Anglais en s'assurant du concours des habitants de l'île, eux-mêmes en majorité français. Aussi bon ingénieur que capitaine, il y fit construire le fort de la Roche et repoussa une attaque espagnole. Voyant son autorité bien établie, il méconnut dès 1642 l'autorité du chevalier de Poincy puis commença à persécuter ses administrés, particulièrement les catholiques qu'il chassa de l'île et dont il fit démolir les chapelles. Il administra l'île d'une main de fer, levant pour lui-même de lourds impôts sur toutes les transactions. Il fut victime d'un complot et assassiné par deux de ses lieutenants, Thibault et Martin.

LILBOURNE, Richard

Richard LILBOURNE : administrateur anglais.

À la fin de 1682, il fut nommé gouverneur général des Bahamas, en remplacement du colonel Clarke, destitué pour avoir armé en course des flibustiers contre les Espagnols. Il n'en encouragea pas moins les écumeurs des mers, accueillant notamment en janvier 1683 le flibustier français Bréha. Mais, lorsque celui-ci et ses associés anglais revinrent aux Bahamas après leur expédition de Floride, il prit les moyens pour les chasser de sa colonie. Ce changement de politique n'empêcha pas moins qu'au début de 1684 deux corsaires espagnols, armés à La Havane, viennent piller l'île New Providence. Après cette attaque, Lilburne donna des commissions à Thomas Handley et à cinq autres capitaines pour défendre les Bahamas contre de telles agressions, mais ceux-ci en s'en servirent pour justifier leurs pirateries. Lilburne retourna en Angleterre avant la fin de l'année pour rendre compte de son administration aux Seigneurs propriétaires des Bahamas. Il fut donc absent lors de la seconde attaque espagnole contre la colonie, qui fut alors dépeuplée de presque tous ses habitants.

LINAUX, Jean

Jean LINAUX : flibustier français.

En 1670, il commandait un bateau dans la flotte de Morgan sous les ordres duquel il participa ensuite à l'expédition de Panama.

LOMBARDON, le capitaine

LOMBARDON : flibustier français.

En 1666, il croisait sous commission du gouverneur de la Martinique pour prendre sur les Anglais. En juin 1667, il fut capturé justement par des Anglais et fournit au commodore Sir John Harman des indications sur le mouvement des flottes française et néerlandaise à la Martinique.

LONG, Samuel

Samuel LONG : planteur et homme politique anglais (Angleterre, vers 1638 - Jamaïque, 1683).

Il était l'un des officiers de l'armée du général Venables, qui fit la conquête de la Jamaïque. Sous les administration Windsor et Carlisle, il agit comme avocat pour certains flibustiers lors des adjudications des prises de ceux-ci devant la Cour de l'Amirauté. Il fut ensuite, dans l'île, le premier habitant de la paroisse Saint Catherine, où il possédait une plantation qui fut baptisée Longville. À la fin des années 1670, il fut quelque temps juge en chef de la colonie, mais il entra en conflit avec le gouverneur Carlisle. En 1680, il repassa en Angleterre avec quelques autres planteurs mécontents de Carlisle pour se plaindre.

LONVILLIERS, le chevalier de

Robert de LONGVILLIERS : officier français (mort à la Martinique, mai 1666), qui devint seigneur de POINCY et, pour l'ordre de Malte, commandeur d'Oysemont à la mort de son oncle en 1660.

Chevalier de Malte et neveu du M. de Poincy, le gouverneur général des Antilles françaises, il accompagna son oncle en Amérique. Dès 1638, il fut capitaine à Saint-Christophe. Il fut envoyé par son oncle en mars 1644 pour tenter de faire sortir Levasseur de la Tortue. L'année suivante, il fut nommé gouverneur particulier de l'île Saint-Christophe. En 1648, il fut envoyé gouverner l'île de Saint-Martin. Chevalier de Malte comme son oncle, il hérita de son titre de sieur de Poincy et de la commanderie d'Oysemont. Demeuré aux Antilles, il s'illustra en combattant les Anglais à Saint-Christophe.

LORMEL, le capitaine

Adam LORMEL : flibustier français.

En mars 1660, il compta au nombre des quatre capitaines qui furent élus par les aventuriers de l'île de la Tortue pour les commander lors de la descente sur Santiago de los Caballeros sous la commission du gouverneur Watts.

Louis, le capitaine

Louis : flibustier français.

En 1666, il commandait une frégate, portant commission du gouverneur de la Tortue, laquelle fut prise par des Anglais de la Jamaïque.

LUDBURY, Richard

Richard LUDBURY : flibustier anglais (mort à Cartagena, v. 1674).

Commandant un bâtiment lors de l'entreprise de Panama, il avait auparavant accompagné les capitaines Prince et Thomas Harris dans la descente sur Monposs (côte de Carthagène) et à la prise de Granada (1670).

LYNCH, le capitaine

Nicholas LYNCH : flibustier anglais.

Dans les premiers jours de 1680, cet ancien capitaine était maître et copropriétaire d'un navire commandé par Edmond Cooke qui quitta la Jamaïque pour aller croiser contre les Espagnols à la côte de Carthagène. Il fut au nombre de ceux qui passèrent à la mer du Sud par le Darien en avril 1680, et qui, quelques semaines plus tard, en revinrent par le même endroit. Il revint à la Jamaïque en juin de la même année.

LYNCH, Thomas

Thomas LYNCH : marchand et administrateur colonial anglais (vers 1630, dans le Kent - Jamaïque, septembre 1684), fait chevalier (1671) par le roi Charles II : Sir Thomas Lynch.

Fils de Theophilus Lynch et d'Elizabeth Rixton, comptant parmi ses ancêtres immédiats un évêque de Londres, il entreprit (1654) des études de droit à Gray's Inn, puis il s'enrôla dans l'armée du Commonwealth. Il se retrouva ainsi capitaine dans le régiment qu'amena à la Jamaïque, en 1657, le général William Brayne. En 1660, il fut l'un des deux délégués envoyés par le gouverneur D'Oyley, successeur de Brayne, pour rendre compte de l'état de cette colonie en Angleterre. En janvier 1661, il se vit conférer par le roi la charge de maréchal-prévôt de la Jamaïque à vie, devenant le premier officier de justice de l'île, où il s'ea retourne peu de temps après. En 1662, lorsque la vieille armée de la conquête fut dissoute par le gouverneur Windsor, il fut nommé commandant de l'un des cinq régiments de milice formés pour la remplacer, et il reçut aussi en concession plusieurs terres dans la paroisse de Saint Thomas, où il formera ses premières plantations. En avril 1663, il fut admis au sein du Conseil de la colonie, et l'année suivante, il se vit confier le gouvernement par intérim au départ du lieutenant-gouverneur Sir Charles Lyttleton, qui sera l'un de ses plus sûrs alliés. À l'arrivée du nouveau gouverneur Modyford, il fut progressivement dépouillé de toutes ses fonctions civiles et militaires. Retournant en Angleterre en 1665, il envisagea d'approvisionner la colonie en bétail à partir de ses voisines Cuba et Hispaniola et pour ce faire d'obtenir, il tenta sans succès d'obtenir une licence de la couronne espagnole. Il ensuite retourna en Angleterre où en 1669, il est l'agent personnel du secrétaire d'État Arlington en Méditerranée, et il passa même une vingtaine de jours durant l'été de cette année-là à Candie, avant que toute l'île de Crête ne tombe aux mains des Ottomans. En récompense de ses services comme agent d'Arlington, Lynch reçut du roi une gratification de 1000£. Cependant, il conserva son intérêt pour la Jamaïque et se fit le prometteur du commerce avec l'Espagne. À la suite du traité de Madrid (août 1670), le roi Charles II ayant décidé que la flibuste jamaïquaine devait être interdite et le commerce encouragé, Lynch fut choisi comme lieutenant-gouverneur de la colonie avec les pleins pouvoirs. En décembre 1670, avant son départ, il fut fait chevalier puis il épousa Vere, fille d'un ancien procureur général du royaume et soeur de l'amiral Arthur Herbert. Conformément à ses instructions, une fois en possession du gouvernement (juillet 1671), Sir Thomas renvoya prisonnier en Angleterre son prédécesseur Modyford, puis l'année suivante, il fit subir le même sort à l'ancien amiral flibustier Henry Morgan. Au cours de son administration (1671-1675), la Jamaïque acquit une stabilité politique qu'elle ne connaîtra pas de sitôt. Sous couvert de relations diplomatiques avec ses homologues espagnols, il développa le commerce interlope avec les colonies voisines, lequel ne fut pas toujours heureux, car les lois espagnoles le défendaient et aussi parce que les flibustiers jamaïquains continuaient leurs déprédations sous pavillon français, malgré les efforts de Lynch pour les réduire. À la fin de son mandat comme gouverneur, il devint le principal agent de la colonie à Londres. En 1681, après l'échec de Vaughan et de son successeur Carlisle à museler définitivement les flibustiers, et à amener les planteurs à de meilleures dispositions envers les volontés royales, il fut nommé gouverneur général de la Jamaïque, et ce à la grande satisfaction des Espagnols. En effet, il représenta désormais les intérêts de la Royal African Company et de l'élite des planteurs et des marchands jamaïquains, dont l'intérêt commun était la traite d'esclaves avec les colonies espagnoles qui rapportait d'énorme profit. À son retour à la Jamaïque, en mai 1682, il élimina progressivement de toutes fonctions officielles les opposants à cette politique, alors conduits par Morgan, ayant pour ce faire l'appui du roi et de ses ministres. De plus, il réussit là où avaient échoué ses prédécesseurs en faisant accepté aux colons une loi assurant à la Couronne un revenu permanent. En parallèle, il tenta, sans y réussir complètement, à supprimer les flibustiers, encouragés et protégés par ses ennemis politiques. Miné par la maladie depuis son retour, il mourut quelques jours après le rejet, par le grand jury de Port Royal, d'un acte d'accusation pour piraterie porté contre le flibustier Bannister. À sa mort, il laissait à sa fille unique Philadelphia, de vastes domaines, 22 000 acres de terre, répartis dans toutes les paroisses de l'île, dont il était l'un des plus grands grands propriétaires terriens.

LYTTLETON, Sir Charles

Sir Charles LYTTLETON : homme politique anglais (m. Hagley, 12 mai 1716).

Fils de Sir Thomas Lyttelton, premier baron de Frankley, il supporta activement la cause de Charles I, puis du fils de celui-ci le prince de Galles (futur Charles II) durant la guerre civile. Fait chevalier par Charles II en 1662, il accompagna la même année lord Windsor à la Jamaïque. Au départ de celui-ci pour l'Angleterre, il assura l'intérim du gouvernement de la colonie pendant environ dix-huit mois. Pour des raisons de santé, il obtint son congé en 1664 puis rentra en Angleterre. Il devint ensuite membre du Comité pour le Commerce et les Plantations. Au début des années 1680, il correspondait avec le gouverneur Lynch à propos de la Jamaïque.