NEVILLE, John
John NEVILLE : flibustier anglais (mort à Mérida, 1680).
À la fin de 1674, ce capitaine jamaïquain croisait sous une commission française pour prendre sur les Espagnols et les Néerlandais délivrée par le gouverneur de Saint-Domingue, le sieur Ogeron. En avril de l'année suivante, il fut l'un des corsaires anglais auxquels l'ancien amiral flibustier Henry Morgan, de retour à la Jamaïque en qualité de gouverneur adjoint, invita à venir liquider leurs prises à Port Royal comme par le passé. Comme flibustier sous commission française, Neville fréquenta surtout les côtes occidentales du Yucatan et le golfe de Campêche. Ainsi, probablement en 1676, il pilla à la seconde tentative la petite cité de Villahermosa, sise sur la rivière Tabasco. En avril 1678, commandant alors un petit bâtiment, il joignit un autre flibustier anglais à la côte de La Havane. Les deux ensemble ayant une centaine d'hommes allèrent ensuite dans la baie de Campêche où ils prirent avec eux environ 80 bûcherons anglais. Et, à l'aube du 10 juillet 1678, ces aventuriers s'emparèrent de la cité portuaire de San Francisco de Campeche, dont ils demeurèrent les maîtres pendant quelque jours, le temps de se rendre maîtres de trois bâtiments et d'emporter quelque 250 esclaves, des vivres et de l'argent comme butin. Neville et son associé rentrèrent à la Jamaïque en octobre. Cependant, dès l'année suivante, Neville retourna dans la baie de Campêche parmi les bûcherons. Lors de l'attaque menée contre les établissements anglais par les Espagnols, Neville, à l'exemple de la majorité les étrangers - bûcherons, flibustiers, marins et marchands - qui se trouvaiet dans la baie de Campêche, dut se réfugier sur l'île de Triste puis sur Beef Island où tous ces aventuriers négocièrent leur reddition. Malgré une clause lui assurant dans le traité conclu avec le général espagnol Felipe de La Barrera assurant à Neville le même traitement qu'aux autres, celui-ci refusa de se rendre et demeura sur Beef Island. Un peu plus tard, les Espagnols vinrent l'y chercher et le menèrent prisonnier à Campêche. De là, il fut envoyé à Mérida, la capitale du Yucatan, où il fut pendu pour sa participation en tant que chef au sac de Campêche deux ans plus tôt.
NICHOLAS, le capitaine Bernard
Barent CLAESEN ENGEL, alias Spierdijk : flibustier néerlandais (Spierdijk, Frise, vers 1627 - Manzanilla, Cuba, 10 mars 1670), connu en anglais sous le nom de Bernard NICHOLAS.
Fils de Jan Simonsz. Engel, sans doute né à Speirdijk, en Frise occidentale, d'où son surnom, il commandait aux Antilles en 1653 le corsaire néerlandais De Zon, portant commission pour prendre sur les Anglais. En novembre, il conduisit une prise à Santo Domingo, où il offrit ses deux navires au président Francisco de Montemayor Cuenca pour embarquer les troupes de cette place qui allaient déloger les Français de l'île de la Tortue. Cependant, après cette expédition, au début de l'année suivante, les Espagnols ne lui payèrent pas la somme promise pour la location de ses services. En juin 1663, commandant la frégate The George, il reçut du gouverneur adjoint de la Jamaïque une commission pour prendre sur les Espagnols par droit de réprésailles; Martin Van Alphan et Nicholas Keene se portèrent alors garants pour lui. En janvier 1664, il s'empara la ville de Santo Tomé de la Guayana, sur l'Orénoque. De retour à la Jamaïque dès le mois de mars suivant, il ramena de cette expédition surtout du tabac comme butin. Il repartit ensuite en course et, en décembre, revint à Port Royal avec une prise espagnole, El Sevillano, appartenant à José de Alarcón, servant comme bâtiment d'avis des Galions. Le nouveau gouverneur Modyford fit procéder à la saisie du Sevillano et de sa cargaison pour que toutes deux soient retournées à leurs propriétaires légitime, mais quelques mois plus tard, cette prise fut réarmée sous le commandement du capitaine Rocky en prévision de l'expédition contre Curaçao. Quant au capitaine Nicholas et ses hommes, fâchés contre Modyford, ils retournèrent en course et capturèrent vers la fin de l'année 1665 un petit bâtiment espagnol, et ils ne rentrèrent à la Jamaïque qu'en juin 1666. Peu de temps après leur retour, William Beeston s'embarqua à bord de leur navire pour rentrer à l'Angleterre. C'est alors que le Nicholas redevint un marchand. En 1668 il était ainsi capitaine de la Mary and Jane, armé par les marchands londoniens Jacob Lucy, Samuel Swynnock et John Bovet, à destination de la Jamaïque pour faire du négoce avec les Espagnols. En février 1669, il repassait en Angleterre d'où il repartait, dès le mois d'août suivant, sur le même navire et avec les mêmes armateurs pour la Jamaïque. Là Nicholas reçut ordre du gouverneur Modyford d'aller porter au gouverneur de Cuba des lettres pour signifier à celui-ci que la paix avait été conclue entre leurs nations respectives. Appareillant de Port Royal au début février 1670, sur la Mary and Jane, Nicholas livra ses lettres au gouverneur de Bayamo (Cuba), mais au retour il fut tué avec au moins deux de ses hommes lorsque son navire fut pris par le corsaire espagnol Manuel Rivera Pardal.
NORMAN, Richard
Richard NORMAN : flibustier anglais.
À la fin de 1668, il s'embarqua à Port Royal (Jamaïque) comme contremaître à bord de l'Oxford, sous le commandement du capitaine Collier. Avec celui-ci et quelques autres, il fut l'un des rares survivants de l'équipage de ce vaisseau lors de son explosion à l'île à Vache en janvier 1669. Ce même mois, il fut nommé capitaine du Lily, succédant ainsi à John Aylett qui périt lors de la même tragédie. Au commandement de cette petite frégate de 50 tonneaux, armée de 10 canons, Norman participa ensuite à l'entreprise contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo sous les ordres de l'amiral Morgan. En 1670, ayant 50 hommes à son bord, il suivit encore ce dernier et participa à l'expédition de Panama. Après la prise de Chagres (janvier 1671), Norman, avec le grade de major, fut choisi par Morgan pour commander le fort San Lorenzo avec une garnison de 200 hommes. Au retour de la prise de Panama, il abandonna le Lily aux îles Cayman (août 1671) puis il rallia la Jamaïque à bord d'un autre bâtiment.