CARLISLE, le comte de
Charles HOWARD, comte de CARLISLE, vicomte HOWARD of Morpeth et baron DACRE of Gillesland : homme politique anglais (dans le Cumberland, février 1629 - Hinderskelf, Yorkshire, 24 février/6 mars 1685).
Fils de Sir William Howard (1603-1644), chevalier, de Naworth Castle, et de Mary Eure, il fut élevé dans la foi catholique, qu'avait embrassé en 1584, son bisaïeul paternel, Lord William Howard (1563-1640), fils cadet de Thomas, 4e duc de Norfolk. Au décès de son père, il adjura toutefois sa religion pour devenir membre de l'Église anglicane, sans doute à l'occasion de son mariage avec sa cousine Anne Howard (m. 1696), fille d'Edward, baron Howard of Escrick. En sa qualité de fils aîné, il hérita des vastes propriétés familiales dans l'extrême nord de l'Angleterre, dont les principales étaient les domaines de Naworth et de Morpeth, dans le comté de Cumberland, ainsi que ceux d'Hinderskelf et de Grimthorpe, dans le Yorkshire, provenant de la succession des barons Dacre of Gilsland, que son arrière-grand-père Lord William tenait par son mariage avec Elizabeth Dacre. En 1650, il augmenta ce patrimoine par l'achat de Carlisle Castle, auquel était rattaché un revenu de la Couronne, et dont il fit sa résidence principale, et il devint aussi gouverneur de la ville de Carlisle (1650-1660, 1678-1685), tout en étant grand shérif du comté de Cumberland. En 1646, à la fin de la première phase de la guerre civile, Charles, accusé d'avoir porté les armes pour le roi contre le Parlement, fut libéré sur paiement d'une amende de 4000£. Lors de la troisième phase de la guerre civile (1649-1651) contre les armées royalistes d'Écosse, il fut capitaine des gardes du corps du capitaine-général Oliver Cromwell, alors commandant en chef des troupes du Commonwealth, et il se distingua notamment à la bataille de Worcester (septembre 1651), où il fut blessé. En 1653, il débuta sa carrière politique comme l'un des représentants de Carlisle au Parlement (juillet à décembre), siégeant, durant cette même période, au Conseil d'État qui dirigeait alors le Commonwealth d'Angleterre. En 1654 et 1656, il fut encore élu à la Chambre des Communes, cette fois comme représentant du Cumberland, dans les deux premiers parlements (septembre 1654 à février 1655, puis septembre 1656 à février 1658) d'Oliver Cromwell, devenu protecteur d'Angleterre. Entre ses deuxième et troisième mandats, il commanda l'ancien régiment de cavalerie du colonel Nathaniel Rich dans le nord de l'Angleterre (janvier à septembre 1655), et surtout, depuis août 1655, il était major-général adjoint dans les comtés de Cumberland, Northumberland et Westmoreland pour le titulaire John Lambert, fonction qu'il occupa jusqu'à l'abolition du gouvernement militaire des majors-généraux (janvier 1657). Durant la même période, il siégea au Conseil établi pour le gouvernement de l'Écosse sous la présidence de Lord Broghill, mais relevant en fait du général George Monck, commandant en chef des troupes stationnés dans ce royaume. Farouche partisan de Cromwell, il fut, en avril 1657, l'un des meneurs de la majorité du Parlement qui appuya la motion visant à offrir la royauté au protecteur. En juillet de la même année, il fut créé par Cromwell vicomte Howard of Morpeth et baron Gilsland, et en décembre, il fut nommé à la nouvelle Chambre des Lords du Commonwealth. En 1658, il encouragea le protecteur Richard Cromwell, fils et successeur d'Oliver, à résister par la force aux chefs de l'armée qui lui étaient hostiles. À la chute de Richard, soupçonné de complicité dans le soulèvement de Sir George Booth, il fut arrêté et emprisonné, en septembre 1659, à la Tour de Londres, mais il en fut libéré dès novembre sans procès. Il fut ensuite le commandement du régiment de cavalerie naguère commandé par le colonel Valentine Walton, sous les ordres du général Monck, auquel il s'allia. À la restauration de la monarchie, à laquelle il avait contribué, il fut élu une quatrième et dernière fois (mai 1660 à janvier 1661) à la Chambre des Communes, encore pour Cumberland. Il perdit cependant les titres de vicomte et de baron que lui avait conférés le protecteur Oliver, ainsi que le gouvernement de Carlisle qui fut cédé (décembre 1660) à son ennemi Sir Philip Musgrave, mais le roi Charles II le récompensa largement par la suite. Dès juin 1660, il fut nommé par le nouveau monarque l'un des 30 membres de son Conseil privé. De juillet à décembre de la même année, il est Custos Rotulorum du comté d'Essex. En octobre 1660, il est nommé lord lieutenant du Cumberland et du Westmoreland, étant aussi Custos Rotulorum du premier de ces deux comtés, charges qu'il conservera jusqu'à sa mort. En avril 1661, il est créé par le roi comte de Carlisle, vicomte Howard of Morpeth (dans le comté de Northumberland) et baron Dacre of Gilsland (dans le comté de Cumberland), et en juin, il fut constitué vice-amiral des comtés de Northumberland, Cumberland, et Durham (1661-1685). De 1662 à 1672, Il fut l'un des membres de la commission qui exerçaient les fonctions d'Earl Marshal, et en 1673, il fut Deputy Earl Marshal, pour le titulaire, son cousin le comte de Norwich. De juillet 1663 à janvier 1665, il servit comme ambassadeur extraordinaire en Moscovie, Suède et Danemark, ayant alors comme secrétaire le poète Andrew Marvell (1621-1678). En décembre 1668, il fut encore utilisé comme diplomate, étant ambassadeur extraordinaire en Suède pour remettre l'ordre de la Jarretière au roi Charles XI. Au fils des ans, lui furent conférées diverses charges ou fonctions militaires : capitaine d'une compagnie de cavalerie en juillet 1666, puis dans le régiment de cavalerie du prince Rupert en juin 1667, et lieutenant général des forces armées et co-commandant en chef de la milice des quatre comtés du nord, et enfin, en février 1673, il fut nommé colonel d'un régiment d'infanterie levé dans le Cumberland. Dès 1674, il fut pressenti comme gouverneur de la Jamaïque, poste auquel il ne ne fut nommé qu'en août 1677, sa commission et ses instructions étant datées du début de l'année suivante. Il arriva à la Jamaïque en juillet 1678 avec mission d'appliquer à la législature coloniale le modèle irlandais, qui enlevait à la Chambre d'assemblée tout pouvoir de délibération, les lois locales étant alors rédigées en Angleterre. Il rencontra de la part de ses administrés une vive opposition et échoua dans sa mission. Durant son gouvernement (1678-1680), la menace d'une guerre avec la France, entre autres, le força à assouplir la politique de ses prédécesseurs envers les flibustiers, qu'il encouragea officieusement en facilitant la liquidation de leur butin. Il rentra en Angleterre en 1680, et il perdit officiellement gouvernement de l'île l'année suivante, lorsque celui-ci fut donné à Sir Thomas Lynch. Son épouse et cousine Anne lui donna six enfants : Edward (1646-1692), qui succéda à son père comme comte de Carlisle, Catherine (1662-1682) qui accompagna ses parents à la Jamaïque, Frederick Christian (1664-1684) qui naquit au Danemark lors de l'ambassade de son père, Charles (1668-1670), Mary (16??- 1708) qui fut la femme de Sir John Fenwick, baronet, et Anne (16??-1???), qui fut celle de Sir Richard Graham, baronet.
CARY, le colonel Theodore
Theodore CARY : officier anglais (Cockington House, Devonshire, vers 1620 - Jamaïque, 26 juin/6 juillet 1683).
L'un des fils cadets de George Cary, seigneur du manoir de Cockington, et d'Elizabeth Seymour, il fut admis, en 1642, à Queen's College (université d'Oxford). Il prit le parti du roi contre le Parlement lors de la première guerre civile, son frère aîné Henry levant d'ailleurs en régiment en 1644 pour le compte du roi, qui le récompensa en le faisant chevalier. Peut-être servit-il alors sous les ordres de son frère, mais lors de la seconde guerre civile, Theodore devint lui-même colonel dans l'armée royaliste. Après l'exécution du roi (1649), il passa aux îles Scilly, dont le gouverneur, Sir John Grenville (futur comte de Bath), en fit une base corsaire contre les navires du Commonwealth et ceux des Provinces-Unies. Le colonel Cary devint l'un des officiers de Grenville, mais en avril 1651, lorsque l'une de ces îles, nommée Tresco, tomba aux mains de la flotte de Sir George Ayscue et Robert Blake, il fut l'un des 167 royalistes capturés à cette occasion, et il retrouva sa liberté lors de la reddition du gouverneur Grenville au début du mois de juin. Sans doute se fit-il ensuite corsaire, puisqu'une dizaine d'années plus tard, on le retrouve à la Barbade. En effet, en novembre 1661, il porte toujours le titre de «colonel» et commande le navire The Frederick et témoigne lors du procès du capitaine Richard Whiting, commandant la frégate royale The Diamond, arrêté avec quelques uns de ses hommes pour avoir agressé un habitant. En 1664, il s'établit à la Jamaïque, où vint avec le gouverneur Modyford qui le chargea aussitôt d'une mission diplomatique à Santo Domingo, et qui le nomma ensuite juge amiral à Port Royal. En avril de l'année suivante, il accompagna le gouverneur adjoint Edward Morgan comme second dans l'expédition contre les Petites Antilles néerlandaises. Après la mort de Morgan et la prise des îles Saint-Eustache et Saba, il retourna à la Jamaïque, ayant échoué à rallier les flibustiers pour tenter un raid contre Curaçao. En 1667, il fut nommé avocat-général de Sa Majesté par le gouverneur lors de l'imposition de la loi martiale dans l'île. Il occupa ensuite l'importante fonction de commandant des fortifications de Port Royal (1670-1676). Il fut aussi major du régiment de milice du même endroit (1675-1678), puis lieutenant-colonel de celui de Saint Catherine (1679-1683). En plus d'être juge de paix à Port Royal, il occupa à partir de 1679 l'un des sièges de juge à la Cour suprême, puis il fut membre du Conseil de la Jamaïque jusqu'à sa mort. Il fut aussi élu quatre fois membre de l'Assemblé pour la paroisse de St. Dorothy (avril et septembre 1677, septembre 1678 et août 1679). En 1676, à Spanish Town, il avait épousé Dorothy Waite, dont il n'eut cependant pas d'enfant mais qui lui survécut.
CHAMPAGNE
Jean PICART, alias CHAMPAGNE : flibustier français (Châlons, en Champagne, vers 1640 - ?, ?).
Arrivé à Saint-Domingue en 1659, ce soldat de métier devint capitaine corsaire dans cette colonie trois ans plus tard. En 1666, commandant son propre navire, il défit un flibustier anglais nommé Morris. À la fin de cette année-là, mouillant à la Tortue, il obtint du gouverneur Ogeron une commission portugaise pour prendre sur les Espagnols. Commandant la petite frégate La Fortune, il se distingua par ses attaques contre les bâtiments espagnols et anglais, notamment par la capture du Hope, de Londres, qu'il prit (novembre 1667) à la tête de seulement 35 hommes. Champagne reçut ensuite du gouverneur Ogeron le commandement de la Gallardena alias La Cacaoyère, que l'Olonnais avait prise en se rendant à Maracaïbo. En avril 1668, il participa à la prise de Puerto Principe sous les ordres de Henry Morgan, puis il joignit ensuite brièvement la flotte de l'Olonnais au cap Gracias a Dios avant de retrouver à Puerto Belo Morgan qui venait de prendre cette ville. En août 1668, il fut capturé par les Espagnols qui le gardèrent prisonnier presque douze ans à Cartagena d'où le comte d'Estrées obtint finalement son élargissement (juillet 1680). Une fois de retour à Saint-Domingue, il repassa en France avec d'Estrées.
CHAMPAGNE
CHAMPAGNE : flibustier français (probablement mort à Mérida de Yucatán, après 1685).
Croisant sous une commission du gouverneur de Saint-Domingue, il perdit son bâtiment dans la baie de Campêche au début de 1680. Sa quarantaine d'hommes et lui trouvèrent refuge sur une petite île dans la lagune de Términos. Vers avril ou mai, ils y furent pris par la petite armée commandée par Felipe de La Barrera y Villegas, lieutenant de roi de la ville de Campêche. À l'exemple de ce qu'il fit pour les bûcherons et les marins anglais qu'il captura vers le même temps, celui-ci leur promit de les mener à l'île de la Tortue ou une autre colonie française s'ils se rendaient et lui remettaient leurs armes. Champagne et ses hommes s'exécutèrent et furent d'abord conduits à Campêche où ils demeurèrent prisonniers une vingtaine de jours et où sept des leurs périrent. Contre la promesse que les Espagnols leur avaient faite, ils furent ensuite mener prisonnier à Veracruz où ils travaillèrent aux fortifications puis à Mexico où ils furent littéralement vendu comme esclaves. Cependant Champagne et quelques uns de ses hommes furent expédiés envoyés prisonniers à Mérida. Il était toujours prisonnier dans cette dernière place, en compagnie du flibustier anglais Reeves, en 1685, au moment où le sieur de Grammont demanda en vain leur libération au gouverneur du Yucatán à l'occasion de la prise de San Francisco de Campeche
CHAPMAN
CHAPMAN : flibustier anglais.
En 1685, il fut accueilli avec un certain Holloway par des habitants de la colonie anglaise de la Caroline. Deux ans plus tard, les seigneurs propriétaires de cette colonie se plaignirent de l'accueil que leurs administrés avaient réservé à ces pirates. Cependant, Chapman et Holloway pourraient être des surnoms utilisés respectivement par les capitaines Sharpe et Markham qui firent escale en Caroline au retour de la prise de Campêche, cette même année.
Charles
Charles : flibustier français.
Commandant la barque Le Lion, armée de trois canons, avec 40 hommes d'équipage, il joignit à l'île à Vache, à la fin de 1670, la flotte de l'amiral jamaïquain Henry Morgan, sous les ordres duquel il participa à l'entreprise de Panama. Il pourrait être identifié à Charles Lemaire, ancien flibustier, qui devint planteur et mourut à Saint-Domingue en 1694. Certains auteurs assurent cependant que son nom véritable était Charles Lolive et qu'il fut tué par les Espagnols de Saint-Domingue en 1673.
CHEVALLIER, Pierre
Pierre CHEVALLIER : marin français (mort au Petit-Goâve, 16 juillet 1676).
Capitaine du navire nantais Le Saint-René, il trouva la mort lors du raid de l'escadre de Binckes dans la rade du Petit-Goâve.
CLARKE, Thomas
Thomas CLARKE : marchand et marin anglais.
Vers 1665, ce capitaine marchand résidait à la Jamaïque et fit quelques voyages de contrebande à la côte de Carthagène. Au début de 1667, il se trouvait à l'île de la Tortue, ayant été chargé par le gouverneur de la Jamaïque d'essayer d'attirer discrètement au service de l'Angleterre certains flibustiers français, dont le fameux François l'Olonnais. L'affaire fut découverte par le gouverneur de la Tortue qui ne sévit cependant pas contre Clarke, lequel put rentrer paisiblement à la Jamaïque. L'année suivante, reconverti lui-même en corsaire, il compta parmi les capitaines qui appareillèrent de la Jamaïque sous les ordres de Henry Morgan, participant ensuite aux prises de Puerto Principe (Cuba) et Puerto Belo. En 1669, il commandait à la Jamaïque un petit bâtiment de traite ou de pêche nommé The Betty. En 1678, il commandait toujours un petit bâtiment à Port Royal et se proposait d'aller repêcher les canons du Jamaican Merchant naufragé à l'île Vache trois ans auparavant. En 1682, il négocia le retour du capitaine flibustier Thomas Paine à la Jamaïque, intervenant auprès du gouverneur Lynch en faveur de ce flibustier.
CLOSTRÉE
CLOSTRÉE : flibustier français.
À la fin de 1663, ce capitaine, dont l'île de la Tortue était le port d'attache, croisait avec une commission française et une autre du gouverneur de la Jamaïque.
COBHAM, Nathaniel
Nathaniel COBHAM : marin anglais.
En avril 1665, il commandait le brigantin The Susanna, de deux canons, avec une trentaine d'hommes d'équipage, dans la flotte qui appareilla de la Jamaïque sous les ordres du gouverneur adjoint Edward Morgan en prévision d'une expédition contre les colonies néerlandaises des petites Antilles. Au début de juin, après le départ de cette flotte de son rendez-vous de l'île des Pins, en se rendant dans la baie de Matanzas (Cuba), Cobham et le capitaine Bamfield furent séparés de leurs associés devant La Havane. À la différence de Bamfield, le capitaine Cobham ne semble pas avoir rejoint le reste de la flotte dans les Petites Antilles. Toutefois, il était de retour à la Jamaïque avant la fin de l'année.
COLBERT, le ministre Jean-Baptiste
Jean-Baptiste COLBERT : homme d'État français (Reims, 29 août 1619 - Paris, 6 septembre 1683).
Fils de Nicolas Colbert sieur de Vandières, un drapier anobli en 1595, il exerça diverses fonctions auprès des grands commis du royaume dans les années 1640. À partir de 1651, il servit comme intendant le cardinal Mazarin, dont il géra la fortune personnelle et qui, à sa mort, le recommanda personnellement au roi Louis XIV. Colbert devint ainsi intendant des Finances (1661) puis de la Marine (1663). Il se hissa ensuite à la tête de l'administration royale, y cumulant les emplois : surintendant des bâtiments du Roi (1664) et contrôleur général des Finances (1665), il fut nommé en 1669 secrétaire d'État à la maison du Roi et à la Marine, laquelle il réforma. De plus, depuis 1661, il était ministre au Conseil d'État. En 1657, Colbert avait acheté la baronnie de Seigneley que le roi érigea en marquisat en 1668. Mais Colbert refusa toujours de porter le titre de «marquis de Seigneley», lequel fut toutefois porté du vivant même du ministre par son fils aîné et homonyme.
COLLIER, le major Anthony
Anthony COLLIER : officier et planteur anglais (Gloucester, v. 1636 - Jamaïque, 20 août 1677).
Ce capitaine d'infanterie ou de milice, reçut en décembre 1660 un terrain à Port Royal qu'il partagea avec le lieutenant John Edgoose. Il devint ensuite planteur, commandant de l'un des régiments de la milice coloniale, juge de paix ainsi que membre du conseil de la Jamaïque. Sa veuve Elizabeth épousa Sir Francis Watson.
COLLIER, Edward
Edward COLLIER : flibustier anglais.
Il obtint son premier commandement en course à la Jamaïque en 1667 sous une commission du gouverneur Modyford. Avant la fin de cette année-là, il appareilla de Port Royal au sein de la flotte d'Henry Morgan, sous les ordres duquel il participa aux prises de Puerto Principe (Cuba) et de Puerto Belo. En octobre 1668, le gouverneur Modyford lui confia le commandement de la frégate Oxford, armée de 34 canons, récemment arrivée d'Angleterre, et l'envoya avec 180 hommes rejoindre Morgan à l'île à Vache. Collier y perdit ce vaisseau qui explosa lors du conseil de guerre tenu par les capitaines de la flotte. Il retourna à la Jamaïque à bord du corsaire français Le Cerf Volant (capitaine Du Vivon), qu'il avait confisqué à son arrivée à l'île à Vache peu de temps avant cette tragédie. Dès mars 1669, il appareilla avec le Cerf Volant rebaptisée Satisfaction pour aller croiser aux côtes du Yucatán. Cette croisière dura près de dix-huit mois sans grand profit. À son retour, en août 1670, il rejoignit une fois encore Morgan qui prépare son expédition contre Panama, la Satisfaction lui servant de vaisseau-amiral. Collier, promu vice-amiral de la flotte, fut alors envoyé chercher des vivres, ce qu'il fit en pillant La Rancheria et Río Hacha. Après la prise de l'île Santa Catalina, il perdit son navire sur un récif devant la rivière Chagres, Lors de la bataille de Panama, selon un témoin, il tua un religieux espagnol qui s'était rendu après que Morgan eut promis la vie sauve à tous leurs adversaires. En avril 1672, craignant de partager le sort de Morgan, alors sous arrêt en attendant son transfert en Angleterre, il vendit toutes ses possessions à la Jamaïque et tenta de quitter l'île. À cette époque, il était, en effet, un important planteur possédant 1020 acres de terre dans la paroisse de Clarendon. Il était probablement un parent du major Anthony Collier, alors membre du conseil de la Jamaïque..
CONSTANT, Pieter
Pieter CONSTANT : marin zélandais originaire de Flessingue.
Fils d'un capitaine de Middlebourg, en Zélande, il devint lui-même commandant de navire marchand dans les années 1660 pour le compte des Lampsins, une richissime famille marchande de Flessingue qui avaient des intérêts aux Antilles, notamment à Tobago dont ils revendiquaient la propriété. Ce fut d'ailleurs à cette île qu'il fit escale lors d'un voyage outre-atlantique en janvier 1669, mais sa principale mission fut de faire la traite avec les planteurs français des Antilles. Cependant, le roi de France renforça l'interdiction de traiter avec les étrangers, notamment avec les Néerlandais. En réaction à cette politique, Constant, assisté par Pieter Marcusz, un autre capitaine employé des Lampsins, poussèrent, en mai 1670, les planteurs et les boucaniers de la côte de Saint-Domingue à se révolter contre la Compagnie des Indes occidentales qui détenait le monopole de l'approvisionnement avec les colonies françaises et dont les prix étaient de loin supérieurs à ceux des Néerlandais. Constant fut ensuite nommé par les Lampsins gouverneur de Tobago, mais dès décembre 1672, il dut rendre île au capitaine William Poole, venu l'attaquer avec une flotte armée à la Barbade. Après sa capitulation, il gagna Curaçao, puis retourna aux Pays-Bas. En septembre 1673, commandant la frégate Salamander il obtint une commission en course du prince d'Orange, sous l'égide de la chambre de Zélande de la Westindische Compagnie. Il alla d'abord croiser aux côtes d'Espagne en compagnie d'autres corsaires zélandais, puis il passa au Surinam et revint aux Antilles. En avril 1675, il fit escale à Puerto Rico, où il accepta des autorités espagnoles une commission pour prendre sur les Français, auxquels il enleva cinq navires aux îles Caïmans. Au retour de ce voyage, nommé capitaine par l'amirauté de Zélande, il reçut le commandement du Zeelandia, de 44 canons, et accompagna, en mars 1676, l'escadre de l'amiral hollandais Binckes qui appareilla pour l'Amérique. En juin et juillet, étant avec Binckes à Saint-Domingue, il tenta de soulever les habitants contre le roi de France, mais sans le succès qu'il avait connu six ans auparavant. En mars 1677, il fut grièvement blessé lors de la première bataille de Tobago contre les Français, et il fut envoyé en Hollande par Binckes pour demander des renforts. Durant la décennie suivante, il commanda des bâtiments d'escorte en Méditerranée.
CONWAY, Edward
Edward CONWAY : marin anglais.
Commandant le navire marchand The Prosperous, il quitta l'Angleterre à destination de la colonie de Pennsylvanie en 1685. Faisant escale aux Bermudes, il aida le capitaine Sharpe à venir à bout d'une sédition des habitants contre le gouverneur Cony au début de l'année suivante.
CONWAY, Jeremiah
Jeremiah CONWAY : marin anglais.
En janvier 1683, il commandait une petite frégate de six canons, avec une trentaine d'hommes d'équipage, qu'il avait armé à l'île New Providence, aux Bahamas, dont il était un résident. Il en était d'ailleurs sorti ce même mois en compagnie de son compatriote George Young et du flibustier français Bréha à dessein d'aller repêcher l'argent de l'épave d'un vaisseau espagnol qui avait sombré à l'ouest de La Havane, à la côte nord de Cuba. Cette entreprise ayant échoué, il participa en mars suivant à la descente manquée contre San Agustín, en Floride, sous les ordres de Bréha.
CONY, le colonel Richard
Richard CONY : administrateur colonial anglais.
Premier lieutenant-gouverneur aux Bermudes pour le roi d'Angleterre (1684), le colonel Cony dut affronter, dès juin 1685, une sédition de son Conseil et d'une partie des habitants, qui voulaient le destituer. Grâce à l'aide des capitaines Bartholomew Sharpe, John England et Edward Conway, il réussit provisoirement à contrôler la situation (fin 1685 et début 1686). En 1687, il fut remplacé par Sir Robert Robinson.
COOK, John
John COOK : flibustier anglais natif de l'île Saint-Christophe (mort dans le golfe de Nicoya, juillet 1684).
Marin anglais natif de l'île Saint-Christophe, il se trouvait, en avril 1680, parmi les 300 flibustiers anglais qui traversent le Panama pour aller piller les Espagnols en mer du Sud (l'océan Pacifique). Un an plus tard, aux côtes du Pérou, il était l'un des 45 hommes qui quittent leur commandant en chef Sharpe pour retourner aux Antilles. En juin 1681, ils atteignirent l'archipel de San Blas, leur point de départ un an auparavant, où Cook s'embarqua avec Yankey, dont il fut nommé quartier-maître, preuve s'il en fallait de l'estime et la confiance que ses compagnons lui portaient. En 1682, à l'île à Vache, plusieurs des Anglais de la compagnie de Yankey confièrent à Cook le commandement d'une prise qu'ils venaient de faire pour continuer la course à leur compte, mais le major Beauregard, commandant l'établissement français en face de l'île à Vache, leur enlèva le navire sous prétexte qu'ils n'avaient pas de commission. Cook et une dizaine de ses camarades joignirent alors Tristan, dont ils volèrent la barque lors d'une escale à la côte ouest de Saint-Domingue. Ayant repris ses compatriotes demeurés à l'île à Vache, Cook captura deux bâtiments français dont il en conserva un, qu'il baptise The Revenge, avec lequel il arriva en Virginie en avril 1683. Quelques mois plus tard, il reprit la mer avec 70 hommes pour retourner dans le Pacifique via l'Afrique occidentale. En novembre, à la rivière de Sierra Leone, il captura deux navires brandebourgeois. Il aménagea comme nouveau vaisseau de course l'une de ces prises, qu'il rebaptisa The Batchelor's Delight et qu'il arma de 36 canons. Le mois suivant, il appareilla pour la mer du Sud, où il entra en mars 1684, par le détroit de Magellan. Il y rencontra un autre pirate anglais, John Eaton, avec lequel il s'associa. Ensemble, ils passèrent à l'île Juan Fernández puis à celles de Los Lobos, où ils capturèrent quelques bâtiments espagnols. Touchant ensuite aux Galapagos, où ces pirates se partagèrent leurs prises, ils poussèrent au nord jusqu'au Costa Rica à dessein d'aller piller Realejo. Cook, déjà malade lors de l'escale à Juan-Fernández, mourut à bord de son navire qui venait d'entrer dans le golfe de Nicoya, au Costa Rica.
COOKE, Edmond
Edmond COOKE : marin anglais (Londres, vers 1638 - début du XVIIIe siècle).
Originaire de la paroisse de Stepney, il appareilla du port de Londres en août 1672 comme maître de la pinque The Virgin pour aller faire du négoce dans les Antilles pour le compte du marchand James Littleton et compagnie. Après des escales à Madère, à Monserrat puis Nevis, il arriva à la Jamaïque en février 1673. Il en appareilla le mois suivant pour retourner en Angleterre, mais en mai, étant à la côte de Cuba, à l'ouest de la Havane, il fut pris par trois corsaires espagnols commandés par le capitaine irlandais Philipp Fitzgerald. Il rentra à la Jamaïque en août sur un petit bâtiment de la Nouvelle-Angleterre que le flibustier avait pris en compagnie de la Virgen. Au cours des années suivantes, il tenta, tant en Angleterre qu'en Espagne, d'obtenir réparation pour la perte de son navire, mais en vain. À la fin de 1678, il se trouvait, nouveau à la Jamaïque, comme capitaine d'une autre pinque marchande marchand, faisant la navette entre cette île et la baie de Campêche où il chargeait du bois de teinture. Vers juillet 1679, se trouvant à l'île d'Oruba, il dut y abandonner son bâtiment et sa cargaison à la vue d'une frégate de l'Armada de Barlovento, La Francesa commandée par Martín de Mendalde. S'étant réfugié à terre, ses hommes et lui parvinrent à surprendre une barque espagnole chargée de cacao qu'ils menèrent à la Jamaïque, où il arrivèrent en octobre suivant. Cooke : il fit entrer le cacao à Port Royal en payant les droits de douanes, avec l'accord du gouverneur Carlisle, et, quant à la barque, il la fit brûler à Old Habour. S'étant racheté un autre petit bâtiment à la Jamaïque, il en repartait en janvier 1680 pour aller en course contre les Espagnols et, cet effet, rejoignit la petite flotte de John Coxon dans l'archipel de San Blas, mais en ayant été séparé par un coup de vent, il ne put participer à la descente contre Puerto Belo. Il retrouva ensuite Coxon et les autres flibustiers anglais et les accompagna à Boca del Toro, puis revint avec eux dans les San Blas en prévision de la première expédition à la mer du Sud. En avril 1680, il commanda ainsi l'une des sept compagnies qui sous les ordres de Coxon traversèrent l'isthme de Panama, pillèrent au passage Santa María et entrèrent dans le golfe de Panama. Après la bataille de l'île Perico, le mois suivant, à laquelle il ne participa pas, il reçut le commandement de l'un des navires pris à cette occasion. Cependant, après le décès de Sawkins, le nouveau commandant en chef, il quitta le commandement de ce navire en raison de quelque différend avec ses hommes et s'embarqua comme volontaire avec son associé le capitaine Sharpe. En janvier 1681, à l'occasion de la destitution de Sharpe, il fut accusé de sodomie par son valet William Cook puis mis au fers par Waitling, le nouveau chef des flibustiers en mer du Sud. Après la mort de celui-ci et le retour de Sharpe comme capitaine, Cooke retrouva sa liberté mais n'obtint plus de commandement parmi les flibustiers. Il retourna aux Antilles par l'isthme de Panama au sein d'un petit groupe qui se sépara du capitaine Sharpe en avril 1681. Par la suite, il revint piller les Espagnols sur les côtes pacifiques de l'Amérique centrale et du Mexique, à bord du Batchelor's Delight, sous les ordres de John Cook puis de Edward Davis.
CORNELISSON, John
Jan CORNELISSEN : marin néerlandais.
En 1678, il servit de pilote au capitaine Le Moigne lorsque celui-ci relâcha À New York, échouant toutefois la frégate de celui-ci La Toison d'Or. Au début de 1683, commandant le brigantin Delaware Merchant armé à New York et appartenant à l'armateur Frederick Philipps, il pêchait sur l'épave de la Maravillas (dans les Mimbres, au Bahamas) en compagnie d'autres bâtiments de la Nouvelle-Angleterre. Lorsque le flibustier Bréha et quelques autres bâtiments armés à New Providence vinrent se joindre à eux, Cornelissen décida de se joindre à eux et les accompagna dans leur entreprise contre la capitale de la Floride qui se solda par un échec. Il se retira ensuite à New York où son armateur lui intenta une poursuite.
CORSO, Juan
Juan MIGUEL : marin génois natif de l'île de Corse (mort aux côtes du Texas, 1685), mieux connu sous le nom de Juan CORSO.
Au début des années 1680, Juan Miguel, dit Corso, fut l'un de ces nombreux marins étrangers, qualifiés de «Levantins» ou de «Grecs», qui servaient l'Espagne et provenaient des ports méditerranéens au levant de la péninsule ibérique. Comme son surnom l'indique, il était originaire de la Corse, alors possession de la république de Gênes. En 1679, il fut l'un des officiers de Pedro de Castro, capitaine garde-côte et armateur de San Francisco de Campêche. Lorsqu'en avril 1680, le commandant de cette place, Felipe de la Barreda, alla déloger les flibustiers et les bûcherons anglais et français de la lagune de Términos, Corso commandait à titre de lieutenant de Castro l'une des six demi-galères ou pirogues engagées dans cette entreprise. Fin juillet, il accompagna son chef aux côtes du Bélize, où aux cayes de Cocinas, ils s'emparèrent du Laurel, de Boston qui y chargeait du bois de teinture, puis, faisant descente à la côte, ils détruisirent les campements des bûcherons. Menant avec eux le Laurel, et une soixantaine de prisonniers anglais, ils retournèrent à Términos et y capturèrent, fin septembre, une frégate de 28 canons revenant de la prise de Puerto Belo. Corso fut ensuite renvoyé par Castro à Campêche pour y prendre des vivres et des marins pour ramener ses prises. Il fut alors emprisonné sur l'ordre du gouverneur Barreda pour avoir refusé de s'embarquer avec Antonio Martín, qu'il envoyait à Castro pour le forcer à rentrer au port avec ses prises. À cause de sa fidélité envers son capitaine, Corso demeura prisonnier à Campêche jusqu'au début de l'année suivante alors qu'il fut libéré sur l'ordre du vice-roi de Mexico. Il fit ensuite un autre voyage dans le golfe des Honduras, où il captura, en décembre, un ketch de Boston, repris quelques semaines plus tard par le flibustier anglais John Williams. Au printemps 1682, Corso devint capitaine et reçut du juge Juan de Arechaga, gouverneur du Yucatán par intérim, sa propre commission de garde-côte. Il retourna croiser au Honduras où il fit quelques prises, puis il se rendit à la Havane, où il prit une seconde commission, cette fois du gouverneur de Cuba, José Fernández de Córdoba. Associé à un autre capitaine «grec», Alejandro Tomás de León, il captura, dans le port de Manzanillo, en septembre 1682, deux barques de la Jamaïque chargées de cuirs achetés en fraude aux habitants de Bayamo, puis, à la pointe de Maisí, une troisième, commandée par l'ancien flibustier Springer, avec 500 cuirs de même provenance. Parmi les papiers de Springer, il trouva un document attestant le paiement de 2500 pesos à l'Anglais à Santiago de Cuba et d'autres incriminant le gouverneur de ce ville, Francisco de la Guerra y de la Vega, dans le commerce interlope. En novembre, à son arrivée à Santiago, où il vint liquider ces prises, cette découverte lui valut des ennuis avec La Guerra, qui n'hésita pas à faire tirer sur les corsaires pour les obliger à entrer dans le port, mais Corso porta plainte au gouverneur Fernández de Córdoba, qui obtint la destitution de l'officier fautif en septembre 1683. La carrière subséquente de Corso est pour le moins confuse, car les Jamaïquains, le gouverneur Lynch en tête, l'accusèrent de la plupart des agressions commises contre les Anglais à partir de cet incident, alors qu'il y avait pas moins d'une dizaine de flibustiers espagnols armant depuis la Havane ou d'autres ports cubains à cette époque. Il apparaît toutefois qu'en 1683, il fit au moins trois prises sur les Jamaïques, toujours des bâtiments de traite. Il pilla ensuite à Saint-Domingue, en mai, une plantation appartenant au gouverneur Pouancey. En février 1684, il aurait attaqué, toujours accompagné du capitaine Alejandro, avec 250 hommes, la Nouvelle-Providence y pillant l'établissement de Charlestown, faisant un butin estimé à 20 000£, et en juillet ce seraient encore eux qui y retournèrent une seconde fois, forçant alors 200 Bahaméens à trouver refuge à la Jamaïque. Enfin, en septembre 1684, au large de Port-De-Paix, il aurait enlevé un ketch appartenant à l'expédition de Cavelier de La Salle, prise qui fut conduite à Santiago de Cuba. Cette dernière prise peut lui être attribuée compte tenu de la suite de sa carrière, car il semble avoir voulu trouver et détruire l'établissement que La Salle allait fonder au Mississippi, puis attaquer Charlestown, en Caroline. Ainsi, il retourna au Yucatán, puis en avril 1685, il fit escale à Tuxpan, au nord-est de Veracruz pour renforcer son équipage. Ayant 150 hommes avec lui, il passa ensuite à Tampico pour y prendre des vivres ainsi qu'un guide indien qui le conduirait jusqu'à une baie nommée d'Espiritú Santo, où serait établi l'ennemi. Quatre jours après son départ, faisant route est-nord-est, sa galiote fut poussée par une tempête aux côtes de l'actuel Texas. Ayant évité de peu un naufrage, Corso mourut peu après, apparemment d'une crise cardiaque; quant à ses hommes, affamés, une trentaine seulement parvinrent chez les Indiens Atakapas, ayant survécu en mangeant les cadavres de leurs camarades. Son frère, Blas Miguel (1647-1687), obtiendra lui aussi une commission de garde-côte du gouverneur de la Havane au début de 1687, mais il outrepassera ses ordres en attaquant le Petit-Goâve, où il sera d'ailleurs pris par les Français et exécuté pour piraterie.
COURT, Rudolph
Rudolph COURT : flibustier néerlandais originaire de Flessingue.
Portant en 1668 commission du gouverneur de l'île de la Tortue pour prendre sur les Espagnols, ce capitaine joignit ensuite la flotte du jamaïquain Henry Morgan, sous les ordres duquel il participa à la prise de Puerto Belo.
COUSTARD, Guy
Guy COUSTARD : aventurier français (Angers, 1653 - Saint-Domingue, 1698).
Fils de Jean Coustard, un échevin d'Angers, il passa à Saint-Domingue à l'âge de douze ans. Devenu flibustier, il fit fortune à ce métier, mais y perdit la main gauche. Capitaine de milice (1685), il siégea également au Conseil Supérieur du Petit-Goâve dès sa création. En 1691, il épousa Jeanne Bertrand, native de la Tortue. Habitant la paroisse de l'Ester, il s'y illustra en aidant à repousser un raid anglais (octobre 1694). Par la suite, il participa à la prise de Cartagena en 1697.
COX, John
John COX : flibustier anglais originaire de la Nouvelle-Angleterre.
Matelot de Bartholomew Sharpe, lorsque celui-ci devint général des flibustiers en mer du Sud (juin 1680), il fut nommé capitaine d'une prise espagnole de 100 tonneaux, rebaptisée The Mayflower, au commandement de laquelle il succéda à Edmund Cooke et qui fut perdue quelques mois plus tard. En janvier 1681, il fut à l'origine de la destitution de Sharpe et de la nomination de Waitling comme capitaine de la Holy Trinity. Cox retourna néanmoins aux Antilles, via le détroit de Magellan, puis en Angleterre avec Sharpe. Il écrivit une relation de leurs aventures en mer du Sud.
COXON, John
John COXON : flibustier anglais (v. 1640 - côte des Mosquitos, 1698).
Fils de William Coxon, habitant des Bermudes, il passa à la Jamaïque en 1658 avec ses parents. À partir de 1669, il commanda, ainsi que son frère aîné William, de petits bâtiments qui faisaient la navette entre Port Royal, leur port d'attache à la Jamaïque, et la baie de Campêche, où ils chargeaient du bois de teinture. En novembre 1675, il devint capitaine corsaire croisant sous commission française du gouverneur de Saint-Domingue pour prendre sur les Espagnols et les Néerlandais : son principal armateur était alors le colonel Byndloss, membre du conseil de la Jamaïque. En juin 1676, en compagnie de quatre autres flibustiers, il pilla la petite cité côtière de Maracaïbo, puis il rallia la Jamaïque, d'où il dut aussitôt repartir car le gouverneur Vaughan lui fit donner la chasse comme pirate. Il passa alors à Saint-Domingue où il joignit probablement la flotte du marquis de Maintenon, qu'il dut accompagner lors de son expédition au Venezuela. S'étant séparé de la flotte du marquis, il pilla en juillet 1677 le port de Santa Marta, avec quatre autres capitaines. Le mois suivant cet exploit, il rentra avec ses associés à la Jamaïque où il fit sa soumission au gouverneur Vaughan, auquel il livra même l'évêque de Santa Marta que ses associés et lui avaient fait prisonnier pour obtenir une rançon. En dépit de l'amnistie que lui accorda Vaughan, Coxon n'en revint pas moins à la flibuste. Ainsi, à l'été 1679, il participa au pillage des entrepôts espagnols des Honduras et revint à la Jamaïque où il ne fut pas inquiété par le nouveau gouverneur Carlisle. Appareillant de Port Morant (partie orientale de la Jamaïque) dans les premiers jours de l'année suivante à la tête d'une petite flotte de flibustiers anglais, il alla faire descente à Puerto Belo, dont il pilla les faubourgs en février 1680. Après cette entreprise, il s'empara d'un vaisseau espagnol qu'il échangea ensuite contre la barque qu'il montait alors. En avril, il conduisit une troupe d'environ 300 flibustiers à travers l'isthme de Panama, pour aller piller les Espagnols en mer du Sud, sur la côte pacifique de l'Amérique du Sud. Mais, après la bataille de l'île Perico contre une petite flotte espagnole, critiqué par plusieurs et lui-même déçu de cette expédition, il retourna aux Antilles par le Panama. Chassé au large de la Jamaïque par le navire du roi The Hunter et déclaré hors-la-loi, Coxon fut éloigné de la colonie pendant plus d'un an, mais il y revint bientôt et obtint un pardon pour ses actions passées. En juin 1682, en provenance des Bahamas, il fit sa soumission à la Jamaîque au nouveau gouverneur Sir Thomas Lynch. De celui-ci, il reçut alors une commission pour donner la chasse aux pirates, tant anglais que français, qui troublaient alors le commerce maritime de la colonie. Mais, dès novembre 1683, Coxon était redevenu un pirate lui-même, s'attaquant à la navigation espagnole aux côtes du Yucatan, du Honduras et du Panama. En janvier 1686, il se rendit au gouverneur Molesworth et fut jugé pour piraterie, ayant alors quelques sympathisants au sein du jury. Emprisonné à Port Royal, il parvint à s'en évader en mars suivant. Alors qu'il était établi parmi les bûcherons anglais de la baie de Campêche, un autre mandat d'arrestation fut émis contre lui en novembre. S'étant rendu aux autorités jamaïquaines en septembre 1688 et ayant été relâché avec assez de butin, il acheta apparemment un sloop pour aller commercer avec les Mosquitos. Durant la guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697), Coxon fut employé tantôt comme pilote tantôt comme corsaire par le gouverneur de la Jamaïque, participant notamment à deux descentes contre la colonie française de Saint-Domingue (1691 et 1695). Il semble avoir fini ses jours au Honduras, parmi les Indiens Mosquitos.
CURSON, William
William CURSON : marin anglais.
Commandant un sloop lors de l'expédition de Panama (1670), il fut renvoyé à la Jamaïque après la prise de Chagres et en revint avec le colonel Bledry Morgan à son bord.
CUSSY, le sieur de
Pierre Paul TARIN sieur de CUSSY : officier français (Beaufort-en-Vallée, 28 août 1642 - Limonade, 21 janvier 1691).
Fils de l'écrivain Jean Tarin, sieur de Montbertaud qui fut, entre autres, recteur de l'Université de Paris et lecteur du roi Louis XIII, et de Claude Suchon, il partit pour l'île de la Tortue et Saint-Domingue vers le milieu des années 1660 en compagnie de Bertrand Ogeron, dont il devint l'un des proches collaborateurs. Il compta rapidement parmi les officiers de celui-ci à Saint-Domingue puisqu'en septembre 1670, lors d'un séjour à Corné (Anjou), il est dit «commandant pour le roi» dans cette colonie. En avril 1675, il reçut d'Ogeron le commandement en chef des flibustiers de Saint-Domingue pour une expédition contre Puerto Rico, à dessein d'y délivrer des Français prisonniers des Espagnols, laquelle se révéla un échec. Après et avant cette entreprise, Cussy alla à la Jamaïque en compagnie du capitaine Springer et négocia avec le gouverneur adjoint Henry Morgan et le colonel Byndloss la participation des flibustiers anglais croisant sous pavillon français. Entretemps, Ogeron qui repartait en France lui avait donné le gouvernement par intérim de l'île de la Tortue. À la mort d'Ogeron, le neveu de celui-ci, le sieur de Pouancey, fut pourtant préféré à Cussy comme gouverneur de la colonie. Le navire qui porta cette nomination à Saint-Domingue en juin 1676 avait aussi la commission faisant Cussy l'adjoint de Pouancey avec le titre de lieutenant. Parent du comte de Frontenac, ancien gouverneur du Canada, Cussy obtint finalement le gouvernement de Saint-Domingue (septembre 1683) à la suite du décès de Pouancey. Débarqué au Petit-Goâve au printemps 1684, en provenance de France, il travailla à ramener dans la colonie les flibustiers qui en avaient été chassés par les mesures de son prédécesseur Franquesney : il attira, entre autres, le fameux Laurens De Graffe au service de la France. Mais, dès juillet 1685, à l'occasion de la saisie du navire de Michel Andresson, il publiait une ordonnance qui défendait à tout Français de la colonie de faire la course, sous peine de punition corporelle et de confiscation des biens, puis une autre interdisant aux officiers du roi et de milice de laisser sortir tout bâtiment sur lequel se trouvera plus de huit hommes. De nouvelles instructions royales obligèrent, en effet, Cussy à donner la chasse aux flibustiers (1687-1690). À l'annonce de la guerre avec l'Angleterre et l'Espagne, il se plaignait que l'efficacité de sa politique le prive du concours de ces gens de guerre. En 1690, il commanda personnellement la prise de la ville de Santiago de los Caballeros. L'année suivante, en représailles, 3000 Espagnols se présentèrent dans la plaine de Limonade. Au cours du combat qui s'en suivit, Cussy trouva la mort, partageant le sort de 300 autres Français. De son vivant et après sa mort, il fut vivement critiqué pour l'appui qu'il donna aux marchands malouins qui venaient traiter directement avec les Espagnols de Santo Domingo au détriment des plus pauvres des colons français qui survivaient de ce négoce. Son cadavre et celui de Franquesney, à demi-putréfiés, furent inhumés à la chapelle de Limonade le 5 février 1691 par le major La Boulaye.