Le Diable Volant

Figures de Proue

un dictionnaire biographique de la flibuste

IMBA, Pierre d'

Pierre d'IMBA : aventurier africain (vers 1608 - Limonade, Saint-Domingue, après 1711).

Il commanda la compagnie de nègres libres de la dépendance du Cap (côte nord de Saint-Domingue) lors de la prise de Carthagène en 1697 : il y apparaît sous le nom de Guimba dans le livre d'Exquemelin. Plus que centenaire, il vécut ensuite au Bois-de-Lance, à Limonade, dont il était le seul habitant avec le nègre libre Jean Eustache Lamondière, ancien enseigne de sa compagnie.

INCHIQUIN, le comte d'

William O'BRIEN, comte d'INCHIQUIN et baron INCHIQUIN : homme politique irlandais (vers 1640 - Jamaïque, janvier 1692).

Cet aristocrate protestant était un fidèle partisan du prince d'Orange, qui chassa du trône d'Angleterre Jacques II et qui régna sous le nom de William III. À son arrivée à la Jamaïque comme gouverneur, il se signala par son intolérance envers les catholiques.

JAMES, William

William JAMES : flibustier anglais (mort aux Antilles, avant 1670).

En mars 1658, montant le James et venant de la Barbade, il porta aux Bermudes une prise chargée de sucre, faite dans la mer des Antilles, probablement sur les Français. En novembre suivant, il revint une nouvelle fois aux Bermudes, cette fois comme capitaine du Hopeful Adventure. Le 26 mai 1660, commandant la frégate America, il obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de la Jamaïque, pour sortir du port de Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols. Le 3 novembre 1662, commandant la frégate Seafare, il reçut, toujours à la Jamaïque, une commission du gouverneur adjoint Lyttleton. Il était alors associé au capitaine Richard Guy (qui avait peut-être été auparavant son lieutenant) lequel reçut à la même date une semblable commission; l'un se portant alors caution pour le navire de l'autre et vice versa. En 1663, il participa à la prise de Campêche sous les ordres du capitaine Myngs. Vraisemblablement, il fut ce même capitaine (dont parle Dampier) qui ramena en Angleterre un gros navire qu'il avait pris chargé de bois de campêche, vendant à très bon prix ce qu'il n'avait pas brûlé durant son voyage.

JOHNSON, George

George JOHNSON : marin anglais (mort à la Jamaïque, 1683).

Commandant le vaisseau négrier Cadix Merchant de 35 à 40 canons, il obtint du gouverneur Lynch une commission pour prendre les forbans de la Trompeuse. Avec 180 hommes d'équipage, il sortit ainsi de Port Royal à la fin d'octobre 1682. Il échoua à trouver le pirate, rencontrant cependant le vaisseau de Van Hoorn dans le port de Santo Domingo en décembre, mais le gouverneur espagnol lui interdit toute communication avec le capitaine flessinguais. Johnson rentra bredouille à la Jamaïque le dernier jour de l'année 1682.

JOHNSON, Minor

Mynheer JANSEN : flibustier néerlandais, connu en anglais sous le nom de Minor JOHNSON.

Il commandait à la Jamaïque une frégate nommée The Baracoa, pour laquelle il reçut en novembre 1662, une commission du gouverneur adjoint Lyttleton pour prendre sur les Espagnols par droit de représailles. Avant la fin de l'année, il appareillait de Port Royal au sein de la flotte de Christopher Myngs et participa sous les ordres de ce dernier à la prise de la ville de Campêche. Lors de l'assaut de cette place, en février 1663, Johnson fut sérieusement blessé mais apparemment il survécut, car la durée de sa commission (qu'il avait peut-être perdu) pour la Baracoa fut plus tard prolongée de 8 à 23 mois.

JOHNSON, Peter

Pieter JANSEN : flibustier néerlandais (mort à Port Royal, Jamaïque, 1672), connu en anglais sous le nom de Peter JOHNSON.

En 1671, dès la proclamation du pardon royal par le gouverneur de la Jamaïque, il sortit de Port Royal avec 10 hommes puis il s'empara d'un navire espagnol de 14 canons, dont il tua le capitaine et une quinzaine d'autres. Avec cette prise, il se rendit à l'île à Vache où il forma une association avec le forban anglais Thurston. Ayant réuni un équipage d'une centaine d'Anglais et de Français, il captura plusieurs bâtiments espagnols aux côtes de La Havane. Cependant, insatisfait de ses compagnons français, il se rendit à la Jamaïque pour faire sa soumission au gouverneur Lynch, mais, en entrant à Morant Bay, il perdit son navire dans une tempête. Lynch le fit ensuite arrêter pour piraterie. Mais Johnson fut acquitté des charges retenues contre lui, ayant plusieurs complices au sein du tribunal dont un fils de l'ancien gouverneur Modyford. Cependant Lynch présida lui-même le second procès qu'il fit à Johnson, lequel fut reconnu coupable puis pendu. Lynch devait cependant être blâmé par le Roi pour l'irrégularité de ce second procès.

JORDAN, Robert

Robert JORDAN : marin irlandais.

Dès 1651, il compte parmi les capitaines originaires de Wexford qui arment en course pour le compte du jeune roi Charles II en Bretagne et en Biscaye. En juin 1657, il reçoit une commission du duc d'York, alors en exil à Bruges. en Flandres, comme capitaine de la frégate Saint Therese pour faire la course contre les navires du Commonwealth. Il passa vraisemblablement à la Jamaïque avec Lord Winsor en qualité de capitaine de la frégate Anthony, pour laquelle il reçut à son arrivée dans la colonie, en novembre 1662, une commission du gouverneur adjoint Lyttleton pour prendre sur les Espagnols par droits de représailles. Il fit partie de la flotte du capitaine Myngs lors de l'entreprise de Campêche au début de 1663.

JOSSE, le capitaine

Joseph LABELLE, alias Josse : flibustier français originaire de Dunkerque.

Fils de François Labelle et de Françoise Dufour, il était en janvier 1669 quartier-maître de l'un des navires de la flotte de Henry Morgan à l'île à Vache, qu'il accompagne ensuite sans doute à Maracaibo. L'année suivante, il commandait enla barque Le Cerf, armée de deux canons, avec 40 hommes d'équipage, avec laquelle il joint à l'île à Vache la flotte de Morgan, sous les ordres duquel il participe à la prise de Panama. En 1678, il participa à l'expédition contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo sous les ordres de Grammont en 1678. À la sortie du lac, en décembre, il commandait l'un des douze bâtiments formant alors la flotte des flibustiers. Le 8 janvier 1686, dans la paroisse de l'Ester, devant le frère capucin Louis de Bordeaux, curé, il épousa Marguerite Clément, native de Paris. Le 9 décembre de la même année, suite aux travaux de l'arpenteur Leboursier, il désistait de ses prétentions sur les hauteurs appartenant à ses voisins Jacques Poy et Galichon, dont l'habitation jouxtait la sienne. En janvier 1689, il fut l'un des principaux flibustiers qui s'embarquent à Saint-Domingue avec les capitaines dunkerquois Pierre Delattre et Jean Castier, montant respectivement deux vaisseaux prêtés par le roi L'Adroit et L'Effrontée pour une expédition de traite et de pêche sur les épaves espagnoles en Amérique. Le 6 février suivant, il participa au combat que livre ces bâtiments contre deux navires néerlandais dans la baie de Manzanillo, à Cuba. À cette occasion, il servait à bord de l'Adroit, et lorsque Delattre fut blessé, il refusa de prendre le commandement de la frégate, qui dut ensuite être abandonnée par Josse aux mains des Néerlandais.

CARSTEN, Henry

Hendrik CARSTEN : flibustier néerlandais, originaire d'Amsterdam.

En 1664, ce capitaine, portant commission de l'ancien gouverneur de la Jamaïque, Lord Windsor, captura le San Miguel y Santo Domingo. Il mena cette prise à Port Royal où, en juillet de cette année-là, elle lui fut adjugée par le nouveau gouverneur Modyford. En 1668, commandant un petit bâtiment de deux ou trois canons, il partit en course à a côte de Carthagène, où au mois d'août, il rencontra le capitaine Champagne le jour où il fut pris par les Espagnols, puis il rencontra trois bâtiments jamaïquains revenant de la prise de Portobelo. Après s'être ravitaillé à l'île d'Aruba, il captura un autre navire espagnol de 200 tonneaux, transportant pour quarante à cinquante mille livres en marchandises. Avec cette prise, il se rendit au cap Tiburon, où il procéda au partagea, puis à Port Royal où il arriva en novembre 1668.

KELLY, Cornelius

Cornelius KELLY : flibustier irlandais originaire de Galloway (mort à l'Ester, Saint-Domingue, mars 1705).

Il est probablement ce Kelly qui se sépara du pirate Bannister en 1686 pour se réfugier chez les Indiens Mosquitos. Passé avec les flibustiers français, il devint capitaine corsaire fréquentant Saint-Domingue et la Martinique, à compter de 1692. Il participa à la prise de Cartagena (1697), au cours de laquelle il fut blessé. Les années suivantes, il se signala par ses pirateries contre les Anglais dans la mer des Caraïbes jusqu'en 1702.

KELLY, Roger

Roger KELLY : marin anglais.

En mars 1663, à Port Royal, il commandait un bâtiment qui venait d'arriver à la Jamaïque en provenance de l'île de Nevis. À la fin de 1670, montant alors le Free Gift, une petite barque armée de quatre canons, avec 40 hommes d'équipage, il faisait partie de la flotte de l'amiral Jamaïque Henry Morgan, sous les ordres duquel il participa à la prise de Panama (1671).

KNAPMAN, Joseph

Joseph KNAPMAN : marin anglais.

Fameux capitaine marchand, il fit la navette pendant plus de vingt ans entre la Jamaïque et l'Angleterre. Ainsi, à la fin des années 1660, il commandait l'India, de Londres. Par la suite, il monta le Jamaica Merchant. Mais il perdit ce bâtiment à l'île à Vache en 1675, ayant à son bord Sir Henry Morgan ainsi que des canons destinés aux forts de Port Royal : il fut secouru par le flibustier Rogers à cette occasion. Il reçut ensuite le commandement du Loyal Merchant sur lequel s'embarqua Dampier (1679) pour retourner à la Jamaïque. En 1681, il aida un autre capitaine marchand à récupérer son navire qui venait d'être pillé par des flibustiers. En 1687, il ramena le lieutenant-gouverneur Molesworth en Angleterre.

KNIGHT, William

William KNIGHT : flibustier anglais.

Un marin de ce nom habitait Port Royal (Jamaïque) en 1675. Passé à la mer du Sud par voie de terre (fin 1684), Knight rejoignit les capitaines Davis et Swan à l'île de San Juan de Coiba en juillet 1685. Il se plaça lui-même sous les ordres du premier et croisa en sa compagnie jusqu'en 1687, moment où il retourna aux Antilles via le détroit de Magellan, ayant alors un excellent butin à son bord.