VAN HOORN, Nicolas
Nicolaes Corneliszoon VAN HOORN : marin néerlandais (Flessingue, v. 1632 - en mer, golfe du Mexique, juin 1683).
Négrier et flibustier, violent et fantasque, Van Hoorn était issue d'une grande famille marchande de Flessingue, en Zélande. Selon Exquemelin, il aurait joué un rôle ambigu comme corsaire durant la guerre de Hollande (1672-1678). En vérité, sa carrière avant 1680 est peu connu, hormis son mariage, vers 1671, dans sa ville natale, avec Lucrète Le Roux, fille de l'agent de la Compagnie des Indes occidentales à Nantes. En partie grâce à cette union, après la guerre, il obtint l'autorisation d'approvisionner Cayenne en esclaves. Il avait su gagné à ce projet un ancien gouverneur de cette colonie, Antoine Lefebvre de La Barre, qui y possédait encore une importante plantation sucrière et qui devint son principal bailleur de fonds. Il attira aussi Daniel Crommelin, un marchand parisien, en promettant qu'il pourrait écouler le surplus d'esclaves qui ne trouveraient pas preneurs à Cayenne dans les colonies espagnoles. En effet, grâce aux relation du bourgmestre de Flessingue, son parent, qui prit aussi une participation financière dans l'entreprise, Van Hoorn prévoyait devenir sous-traitant de la firme titulaire de l'«Asiento de los Negros», le monopole de la traite négrière en Amérique espagnole. À cette fin, il fit même son armement à Londres où il se procura un passeport anglais grâce à deux nouveaux associés, John Bawden, agent des planteurs de la Barbade en Angleterre, et John Strode, le commandant du château de Douvres, qui fit même équiper un navire pour accompagner le négrier. Lui-même acheta un ancien vaisseau de guerre, de 40 canons, qu'il rebaptisa Saint-Nicolas, et recruta un équipage de 120 hommes. En décembre 1681, il arriva à Cadiz avec ses deux bâtiments, arborant pavillon anglais, mais Nicolas Porcio, l'un des titulaires de l'Asiento, refusa son offre de services. Outré, il se vengea en dérobant quatre petits canons à une barque de la douane espagnole, puis il appareilla pour l'Afrique occidentale. En février 1682, à la côte d'Or (Ghana), il rencontra deux navires du Brandebourg, dont il aurait obtenu une commission pour prendre sur l'Espagnol. En mars, en allant vers Elmina, il arraisonna un navire de la Westindische Compagnie, qu'il délesta de sa cargaison, qu'il troqua ensuite à Cape Coast contre une centaine d'esclaves. Passant à la côte des Esclaves (Bénin), il y effectua des razzia dans le pays qui lui rapportèrent 600 noirs. Traversant l'Atlantique, il arriva, en octobre, à Cayenne, où il vendit 250 esclaves et achèta une plantation qu'il laissa sous la direction de son beau-frère Balthazard Le Roux. Déterminé à vendre le reste de sa cargaison humaine aux Espagnols, il aborda à Santo Domingo, fin novembre, sous pavillon anglais. Déclarant que ses esclaves étaient malades, il obtint du président Francisco de Segura l'autorisation de les débarquer pour les soigner, prétexte convenu entre eux pour pouvoir se livrer à la contrebande, mais le gouverneur espagnol, informé de l'incident de Cadix, lui confisqua la moitié de ses esclaves. En janvier 1683, il arriva au Petit-Goâve, dans la partie française de l'île, où il vendit les 135 noirs qu'il lui restait. Désireux de se venger des Espagnols, il obtint une commission du gouverneur Pouancey pour garder les côtes de Saint-Domingue et donner la chasse aux pirates, et 300 flibustiers, avec à leur tête Grammont, s'embarquèrent avec lui. Après une escale à la Jamaïque, il se rendit dans le golfe des Honduras, où il s'empara, en avril, d'une hourque espagnole et de sa patache à l'insu de De Graffe et d'autres chefs flibustiers. Il forma ensuite une association avec ces derniers et ensemble, en mai, ils attaquèrent et pillèrent Veracruz. Lors du partage du butin, il eut un différend avec De Graffe à propos des esclaves capturés dans la place, qui le blessa lors du duel qui s'en suit. Une semaine plus tard, en juin, il mourut en mer de cette blessure qui s'était infectée, et il fut enterré sur une petite île, connue des anglais sous le nom de Loggerhead Key, à la côte nord du Yucatan. Son fils mineur Nicolas, qui l'avait accompagné dans ce long périple, mourra à son tour l'année suivante au Petit-Goâve.
VAUGHAN, John lord
John VAUGHAN : homme politique anglais (vers 1640 - 1713), nommé par courtoisie John, Lord VAUGHAN depuis la mort de son frère aîné en 1667, puis devenu comte de CARBERY, baron VAUGHAN of Mullengar et baron VAUGHAN of Emlyn au décès de leur père en 1686.
Fils cadet de Richard, comte de Carbery, et de feue Frances Altham, il fut fait chevalier à vingt-deux ans par le roi Charles II, puis il fut pendant neuf ans membre du Parlement pour le bourg de Carmathan. En novembre 1674, lord Vaughan fut nommé gouverneur général de la Jamaïque à la place du comte de Carlisle qui avait décliné l'emploi. Dès son départ pour les Antilles, au début de l'année suivante, il entra en conflit avec l'ancien flibustier Henry Morgan, que le roi lui avait donné comme lieutenant. Une fois à la Jamaïque, ce conflit s'envenima parce Morgan utilisa le nom de Vaughan, sans l'accord de celui-ci, pour attirer dans la colonie les flibustiers anglais qui servaient alors les Français de Saint-Domingue. Vaughan se montra ainsi dur avec ces flibustiers et tenta de discréditer Morgan et ses partisans aux yeux du roi et de ses ministres. Mais, en 1678, ayant été rappelé en Angleterre, il quitta la Jamaïque pour ne plus y revenir. Membre de la Royal Society (1685), il en exerça la présidence de 1686 à 1689. À la fin de sa vie, il fut accusé d'avoir fait déporter à la Jamaïque plusieurs Gallois. Il se maria deux fois d'abord avec Mary Brown, dont il eu aucun enfant, puis avec Anne Savile (1682), fille du marquis d'Halikfax, qui lui en donna deux.
VAUQUELIN, Moïse
Moïse VAUQUELIN : flibustier français.
Dans les années 1640, il aurait commandé diverses barques pour aller repêcher la cargaison de l'épave du galion Concepción, se trouvant sur les Abrojos, au large de Puerto de Plata, à la côte nord d'Hispaniola, et ce durant trois ans consécutifs, sans beaucoup de résultats. Vers la fin de la même décennie, il faisait aussi la course dans la mer des Antilles, peut-être déjà en compagnie ou sous les ordres du capitaine Philippe Bequel, auquel il sera plus tard associé. Début 1666, il commandait un brigantin dans la flotte, qui sous le commandement du sieur d'Artigny et de l'Olonnais alla piller cette même année les établisssements espagnols du lac de Maracaïbo. En mai 1667, il suivit une nouvelle fois l'Olonnais dans sa malheureuse expédition du golfe des Honduras. En novembre, quelques jours après la prise de la hourque San Francisco de Aziz, il reçut le commandement du San Salvador, capturé à Puerto Caballos, qui servit dès lors de nouveau vice-amiral à la flotte. Cependant, vers le mois de mai 1668, à la suite d'un coup de vent, ou volontairement, selon certains, il fut séparé de l'Olonnais, puis il se rendit à la côte sud de Cuba et fit descente à Trinidad. Il relâcha ensuite à la Jamaïque, y menant une prise espagnole faite entre-temps. Il en ressortit deux mois plus tard pour rentrer à la Tortue. Auparavant ou après cet incident, il échoua son bâtiment sur un récif puis s'embarqua avec ses gens sur une frégate française de trente canons commandée par le chevalier du Plessis. Après la mort de celui-ci lors d'un combat contre un bâtiment espagnol vers l'île des Pins, il lui succéda comme capitaine. En menant cette dernière prise à l'île de la Tortue où il portait aussi le corps de Du Plessis, il rencontra le 25 novembre 1668 un corsaire commandée par François Beaulieu. Il repartit ensuite en course la côte de la Havane avec la frégate du défunt chevalier et y fit quelques prises, dont une bâtiment venant de Caracas. En 1670, il rédigea, conjointement avec le capitaine Bequel, un mémoire décrivant le Yucatán et les Honduras à la demande du comte d'Estrées.
VENABLES, le général Robert
Robert VENABLES : officier anglais (vers 1613 - 1687).
De 1642 à 1648, il servit dans l'armée anglaise dans le Lancashire et le Cheshire. En 1649, en qualité de colonel, il commandait un régiment d'infanterie dans l'armée levée pour l'expédition en Irlande. Après la reconquête de celle-ci, il demeura en poste en Ulster (automne 1649 au printemps 1654), où il commandait les troupes d'occupation anglaise. En mai 1654, il revint en Angleterre pour défendre le point de vue des officiers irlandais de l'armée. À cette occasion, le protecteur Cromwell lui offrit le commandement des troupes en prévision du Western Design, entreprise visant à gagner quelque intérêt en Amérique sur les Espagnols. En décembre, il recevait sa commission de général et commandant en chef pour cette expédition, mais il dut partager ses pouvoirs avec l'amiral Penn ainsi que trois commissaires civils, nommés eux aussi par le Conseil d'État. Dès le départ, il entretint de très mauvaises relations avec Penn. Et, après un passage à la Barbade, l'expédition échoua devant Santo Domingo et se rabattit sur la Jamaïque, dont le port principal fut facilement pris. Laissant le commandement de la Jamaïque à son subordonné Fortescue, Venables appareilla de la Jamaïque dès juillet 1655 sur le SS Marston Moor. À son retour en Angleterre, il fut emprisonné à la Tour de Londres. Bientôt relâché, il se retira de la vie publique.
Vent-en-panne
Vent-en-panne : flibustier français (mort vers 1672).
Exquemelin le décrit comme un joueur invétéré, qui fut tué lorsque le navire sur lequel il repassait en France fut attaqué par une frégate flamande armé à Ostende.
VERTPRÉ
VERTPRÉ : flibustier français.
En 1684, il commandait un petit bâtiment corsaire dépendant de la colonie de Saint-Domingue. Il était probablement apparenté à Jean Jaham sieur de Vertpré (1610-1685), habitant de la Martinique, qui se maria deux fois et eut huit enfants.
VIGNERON
VIGNERON : flibustier français.
En mars 1684, commandant la barque La Louise, il appareilla de la côte de Saint-Domingue au sein de la petite flotte du sieur Bernanos qui se rendit à l'île de Sainte-Croix puis au golfe de Paria. Il participa alors à la prise de Santo Tomé de La Guayana, sur l'Orénoque. Au retour de cette expédition après avoir croisé plusieurs semaines vers les îles Trinidad et Margarita, il relâcha à l'île Tortuga, à la côte de Caracas, avec trois de ses associés, dont le capitaine Cachemarée. Quittant cette île au début de janvier 1685, il guetta en vint la patache de l'île Margarita avec les capitaines Andresson, De Graffe, Lagarde et Rose. Mais, après une escale à Curaçao, il se sépara de ses associés pour retourner à Saint-Domingue, n'ayant alors pas assez de monde à son bord pour faire la guerre Il se retira ensuite au Petit-Goâve, et en août 1687, il s'y distingua lors de la descente qui y firent des flibustiers espagnoles. Il reprit apparemment du service comme flibustier durant la guerre de la ligue d'Augsbourg, au moins jusqu'en 1694.
VILLENEUVE, le lieutenant de
François GOUALIER, sieur de VILLENEUVE : aventurier français.
Lieutenant de milice à Léogane, il fut retenu prisonnier avec le major Renou à bord du navire du contrebandier flessinguais Constant lors de la révolte des habitants de Saint-Domingue en mai 1670.
VILLEPARS, le capitaine de
René de GOUSABATS, sieur de VILLEPARS : marin français (mort aux Antilles, 1672).
Capitaine de vaisseau dans la marine royale, il commanda le Tigre au sein de l'escadre du compte d'Estrées qui patrouilla aux Antilles en 1669-1670. En 1671, il reçut lui-même le commandement d'une escadre royale qui se rendit aux Antilles, montant lui-même le vaisseau du roi Le Mazarin (rebaptisé Le Bon). En juillet de cette année-là, il se trouvait à la côte de Saint-Domingue où les habitants se tenaient tranquilles, un an après la révolte. Durant sa croisière, il captura le flibustier Trébutor qu'il avait reçu l'ordre d'arrêter pour piraterie. En septembre, Villepars échoua le Mazarin à l'île de la Tortue et ne put le remettre à flot, son prisonnier profitant de cet accident pour s'enfuir. Il mourut en poste. M. de Montortié lui succéda comme commandant de l'escadre des Isles d'Amérique.
VIVIEN, le capitaine
VIVIEN : marin français originaire de Saint-Malo.
Commandant le Cerf-Volant monté par 45 hommes et portant commission du duc de Beaufort, il arriva aux Antilles en 1668. À la fin de cette année-là, il fut l'un des deux capitaines français qui se trouvaient à l'île à Vache où mouillaient également Henry Morgan et sa flotte. À l'arrivée de l'Oxford, Morgan, sous prétexte que la commission du Malouin n'était valable qu'en Méditerranée et qu'il avait pillé un marchand virginien, s'empara de son navire. Après l'explosion de l'Oxford, il fut conduit prisonnier à la Jamaïque, sur son propre navire que les Anglais conservèrent et rebaptisèrent The Satisfaction, avec Edward Collier comme commandant. La Vivon obtint par la suite sa liberté du gouverneur Modyford.
WADE, le capitaine
WADE : flibustier anglais.
Le 14 avril 1660, ce capitaine, commandant un bâtiment nommé The Seahorse, obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de la Jamaïque, pour sortir de Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols.
WAITLING, John
John WAITLING : flibustier anglais (mort à Arica, 9 février 1681).
Vétéran de la flibuste, il passa à la mer du Sud en 1680 avec les capitaines Harris, Coxon, Sawkins, Sharpe et Cooke. En janvier 1681, à l'île Juan-Fernández, à l'instigation de John Cox, il fut élu commandant de la Santísima Trinidad et capitaine général des flibustiers en mer du Sud après la déposition de Sharpe. Au début du mois suivant, il commanda la descente sur Arica au cours de laquelle il fut tué et ses hommes repoussés. Les Espagnols lui tranchèrent la tête et la plantèrent au bout d'une pique pour intimider les flibustiers.
WATSON, Sir Francis
Sir Francis WATSON : homme politique anglais (mort à la Jamaïque, 1691).
Ayant servi le roi Charles II sous les ordres du général George Monck (futur duc d'Albemarle), il fut fait chevalier à Whitehall en mars 1677. La même année, il acquit de Sir Thomas Lynch plusieurs terres à la Jamaïque. En janvier 1678, il reçut une commission de major-général de cette île et fut nommé sur le Conseil de la Jamaïque, où il arriva en compagnie du comte de Carlisle. L'année suivante, il fut renvoyé par celui-ci en Angleterre pour tenter de négocier la la manière dont l'assemblée colonial devait légiférer. Avant son départ pour l'Angleterre, il épousa, dans la paroisse de Saint Katherine, en janvier 1679, Elizabeth, veuve du colonel Anthony Collier. Revenu à la Jamaïque vers la fin de 1680, il vit sa commission de major-général révoquée par le roi (septembre 1681), en même temps que celle de lieutenant-général que détenait Sir Henry Morgan, dont il était l'ami et l'allié politique. Il conserva cependant sa place au conseil de la Jamaïque sous les gouverneurs Lynch, Molesworth et du second duc d'Albemarle, fils de son défunt protecteur Monck. D'ailleurs, au décès d'Albemarle (1688), déjà président du Conseil en sa qualité de membre le plus ancien, il en assuma à ce titre le gouvernement de la colonie par intérim, jusqu'à l'arrivée du comte d'Inchiquin.
WATTS, Elias
Elias WATTS : aventurier anglais.
Au début de 1657, il sortit de la Jamaïque, avec sa famille et une douzaine d'autres colons, et alla s'établir à l'île de la Tortue, dont il obtint du général Brayne une commission de gouverneur. Il attira dans l'île moins de deux cents Français et Anglais. Sous son administration, en 1660, les flibustiers de la Tortue pillèrent Santiago de los Caballeros avec sa commission. L'année suivante, peu de temps après l'arrivée de Deschamps du Rausset, il quitta précipitamment la Tortue et alla s'établir en Nouvelle-Angleterre. Par la suite, son gendre Arundell, tenta en vain de reprendre l'île sur les Français.
WELLS, Henry
Henry WELLS : marin anglais né vers 1636.
En 1670, il commandait le brigantin The Prosperous, armé de quatre canons, avec un équipage de 35 hommes, avec lequel il participa à l'expédition de Panama au sein de la flotte de l'amiral jamaïquain Henry Morgan. Après cette expédition, il se retira à la Jamaïque (après avril 1671). Il mouilla d'abord à Withywood, où il rencontra le capitaine Erasmus (un autre participant de la prise de Panama), lequel avait un ordre du gouverneur Modyford pour ramener dans la colonie le capitaine Yallahs qui se trouvant alors aux îles Caïman, et qui réquisitionna le Prosperous à cette fin. Concernant cette affaire, Wells fit une déposition à la fin décembre 1671 à Saint Jago de la Vega devant le nouveau gouverneur Lynch et les membres du conseil de la Jamaïque. En 1679, Wells vivait toujours à Port Royal et y exerçait le métier de tenancier.
WENTWORTH, John
John WENTWORTH : marin anglais.
Fils de Hugh et de Mary Wentworth, de Warwick, aux Bermudes, il est mentionné comme marin demeurant dans ces îles dans un billet à ordre qu'il signa en faveur du capitaine Thomas Cromwell, commandant le Supply, de Boston, dont il est alors le second. En 1655, étant à Antigua, il accepta l'offre de Gregory Butler, l'un des commissaires du Western Design, de servir comme pilot à bord du navire de l'état The Marston Moor. En avril 1657, commandant la frégate Martin Galley, il fit escale aux Bermudes d'où il repartait en juillet suivant. En provenance de la Jamaïque, étant cette fois capitaine du Paul, il revint en novembre aux Bermudes pour y chercher des colons. De conserve avec le Golden Falcon, il en appareilla avec près d'une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants en janvier 1658 à destination de la Jamaïque. Il y était de retour en avril, mais il en repartait quelques semaines plus tard pour l'Angleterre. En 1663, commandant le Campechana, il obtint, à la Jamaïque, du gouverneur adjoint Lyttleton une commission pour prendre sur les Espagnols. Au début de 1665, il pilla un navire français à la Guadeloupe, puis la même année, au début de la guerre avec les Néerlandais, l'île Tortola, puis il se retira aux Bermudes. En 1671, il devint gouverneur de îles New Providence et Eleuthera dans les Bahamas.
WHETSTONE, Sir Thomas
Thomas WHETSTONE : aventurier anglais (probablement aux Pays-Bas, v. 1631 - probablement aux Antilles, v. 1668), fait chevalier par le roi Charles II vers 1660 : Sir Thomas Whetstone.
Fils de Roger Whetstone, il était par sa mère, Catherine Cromwell, le neveu du protecteur Oliver Cromwell à l'instigation duquel il entra comme officier dans la marine du Commonwealth. Sa première affectation fut en qualité de lieutenant à bord du S.S. Swiftsure contre le souhait de l'amiral William Penn, dont c'était le vaisseau amiral. De décembre 1654 à septembre 1655, à bord du Swiftsure, Whetstone participa au Western Design, qui se termina par la conquête de la Jamaïque. Début 1656, moins de six mois après son retour en Angleterre, il obtenait son premier commandement sur le S.S. Phoenix, avec lequel il fit deux voyages au Portugal au sein de la flotte de Robert Blake. En 1657, il était promu au commandement du S.S. Fairfax, un vaisseau du 3e rang, et il fut placé, cette fois, sous les ordres du capitaine John Stoakes, chef de l'escadre anglaise alors stationnée à Lisbonne. Début 1658, il fut assigné à croiser entre Malte et la Crête avec quatre vaisseaux. Là, il captura un navire néerlandais qu'il alla vendre à Zante pour le tiers de sa valeur. Fin mai, il gagna Tetouan où il trouva un ordre d'aller se mettre à la disposition du chevalier Paul, chef de l'escadre française en Méditerranée. À Toulon, pour éviter de se conformer à cet ordre et contre l'avis de Paul, il fit caréner le Fairfax. Puis il reprit la mer pour une brève croisière et mena à Marseilles une prise faite par l'un de ses capitaines. Croisant ensuite le long de la Riviera, il entra en septembre à Livourne, où il tenta de s'emparer d'un riche navire marchand, qu'il dut abandonner à un navire de guerre néerlandais pourtant moins fort que le Fairfax. De retour à Toulon en octobre, pour cette erreur et d'autres insubordinations, il fut mis sous arrêt par son chef Stoakes et renvoyé en Angleterre pour conduite indigne. Son oncle Cromwell étant décédé entre-temps, il ne put recouvrer un commandement dans la marine. Mais, dès 1659, il fut gagné à la cause royaliste et alla même à Bruxelles rendre hommage au futur Charles II. Il se rendit ensuite à Copenhague pour tenter de convaincre l'amiral Edward Montagu, qui y servait de médiateur entre le Danemark et la Suède, de se joindre au camp royaliste. Mal menée, cette mission se révéla un échec, ce qui n'empêcha pas le roi Charles de faire Whetstone chevalier à la Restoration. En 1661, Sir Thomas fut toutefois emprisonné pour dette à Marshalsea, d'où il sortit avant la fin de l'année sur le paiement par le roi d'une somme de 100£. Cette libération était aussi conditionnelle à un exil à la Jamaïque. Sir Thomas s'y rendit en 1662 et y devint capitaine flibustier. En septembre 1662, croisant entre la Jamaïque et Cuba, en compagnie de sept autres capitaines, il rencontra une petite flotte corsaire, qui venait de quitter Port Royal, sous le commandement du capitaine Christopher Myngs, de la Royal Navy. Sous les ordres de ce dernier, il participa quelques jours plus tard à la prise de Santiago de Cuba, et probablement aussi à celle de San Francisco de Campeche en avril suivant. En effet, à la fin de 1663, Sir Thomas commandait toujours un corsaire à la Jamaïque, une prise espagnole de six canons. Entre-temps, il acquit des terres dans l'île, car, en octobre 1664, il fut élu membre de l'Assemblée de la Jamaïque pour la paroisse de Saint Catherine. Il fut aussi choisi orateur de l'Assemblée et en présida les travaux de manière à discréditer tant la précédente assemblée que l'ancienne administration coloniale. Décrit par l'un de ses adversaires politiques comme étant un homme malicieux, misérable et débauché, il bénéficia probablement de l'appui du nouveau gouverneur Modyford. Il fut aussi appelé à occuper des fonctions judiciaires, comme en mars 1665 lorsqu'il fut membre de la cour martiale qui condamna comme pirates les hommes du défunt flibustier Moreau. En juin 1666, à la demande de Modyford, il accompagna le major Samuel Smith et une trentaine d'hommes à l'île Providence, reconquise quelques semaines plus tôt par le flibustier Mansfield. Cependant, dès le mois d'août, les Espagnols de Puerto Belo en reprirent possession, et Whetstone, Smith et un autre capitaine furent séparés de leurs hommes et envoyés prisonniers à Panama où ils furent enfermés dans un donjon et mis aux fers pendant 17 mois. Vers la fin de 1667, Whetstone fut relâché en même temps que ses deux compagnons d'infortune.
WHITE, John
John WHITE : juriste, marchand et planteur anglais (mort à la Jamaïque, août 1692).
Marchand et planteur à la Jamaïque, en juin 1671, il fut assermenté comme membre du Conseil de cette colonie, étant déjà juge en chef, fonction qu'il conserva jusqu'en 1674. En janvier 1681, il nommé juge de l'amirauté par Sir Henry Morgan. En juillet 1688, il fut suspendu du Conseil de la colonie par le duc d'Albermarle, mais dès décembre, le roi révoquait cette décision. À la mort du comte d'Inchiquin (1691), il assura l'intérim du gouvernement de la Jamaïque en qualité de président du conseil, et il mourut en fonction.
WITHERBORN, Francis
Francis WITHERBORN : flibustier anglais.
En 1671, dans la baie de Campêche, il prit le commandement de la barque Charity, l'ancien bâtiment du flibustier néerlandais David Martin. À la fin de la même année, avec environ 25 hommes, il participa à la prise et au pillage de deux bourgs espagnols à la côte nord de Cuba, en association du capitaine français Dumangle. Tous deux furent ensuite capturés par le colonel Beeston, commandant la frégate royale Assistance, conduits à Port Royal puis condamnés à être exécutés pour leurs pirateries (mars 1672). Mais la sentence fut suspendue, et Weatherborn fut embarqué prisonnier sur un autre navire du roi, The Welcome, en compagnie de Henry Morgan et envoyé en Angleterre. À son arrivée, il fut emprisonné à la Tour de Londres, où il demeura environ un an. En effet, il fit savoir qu'il voulait servir dans la flotte du prince Rupert contre les Néerlandais, et le 4 juin 1673, le roi ordonnait au lieutenant de la Tour, Sir John Robinson, de la relâcher pour cette raison.
WHITING, William
William WITHING : marin anglais (mort à île à Vache, 12 janvier 1669).
Depuis au moins septembre 1663, il commandait le Recovery, en course et en traite dans la mer des Antilles. En septembre 1664, il fit escale à la Barbade. Vers janvier 1665, il arriva à la Jamaïque et s'y trouvait encore en mai suivant, au moment où il en appareilla à destination de la Virginie où son équipage voulait vendre les marchandises prises sur des navires espagnols ainsi que quelques Indiens qu'ils avaient réduits en esclavage. Whiting y arriva en décembre 1665 où ses hommes et lui furent placé sous arrêt pour piraterie par ordre du gouverneur Sir William Berkeley. Depuis la Virginie, il fut plus tard envoyé en Angleterre, où, le 22 novembre 1667, il fut interrogé concernant cette affaire. Il semble avoir été innocenté puisque dès l'année suivante il était de retour à la Jamaïque, où il est recensé parmi les marins vivant à Port Royal. Ainsi, en septembre 1668, il achetait, en association avec Arthur Burnham et Andrew Shepherd, le Blessing. Comme capitaine ou maître de ce petit bâtiment ou officier sur un autre, il joignit la flotte de Henry Morgan à l'île à Vache, où il périt lors de l'explosion de la frégate Oxford.
WILLIAMS, John
John WILLIAMS : flibustier anglais.
Commandant une petite barque longue et croisant sous commission française, John Williams rencontra, au début de 1681, au large des côtes de l'île Hispaniola, le flibustier néerlandais Yankey avec lequel il se rendit à l'archipel de San Blas. Là, à Springer's Key, vers avril de la même année, se réunirent, outre Williams et Yankey, les capitaines Coxon, Wright, Paine, Archambaud, Tristan, Rose et Tocard. Leur flotte avait pour dessein de faire descente au Costa Rica, mais elle fut dispersée au début de juin par le mauvais temps. Le capitaine Williams fut de ceux qui gagnèrent quand même le Costa Rica. Vers le mois d'août, se trouvant alors en compagnie du capitaine Paine, il fut chassé par des gardes-côtes espagnols. Par la suite, il gagna le golfe des Honduras. Au cap Catoche, vers le 4 janvier 1682, il se rendit maître d'un ketch que des Espagnols avaient pris sur des Anglais. De là, sur sa nouvelle prise, il alla à l'île Cayman, puis il croisa aux côtes de Cuba avant de se rendre en Virginie. De cette colonie anglaise, où il fit escale, Williams appareilla pour la Nouvelle-Angleterre. Il semble alors, ou même avant, que ses hommes le dépouillèrent de son commandement, au profit d'un certain Daniel qu'ils firent capitaine. Leur compagnie, au nombre de 30 ou 40 hommes, visita ainsi le Rhode Island, New York et le Connecticut, vendant un peu de leur pillage tout en pillant aussi certains petits bâtiments de la Nouvelle-Angleterre. Mais en juillet 1682, Williams et trois de ses hommes furent capturés au Connecticut et, le mois suivant, interrogé à propos de leurs pirateries par le gouverneur William Leete, à Hartford.
WILLIAMS, Maurice
Maurice WILLIAMS : flibustier anglais.
En mai 1659, il acheta à la Jamaïque une frégate espagnole prise par les vaisseaux du Commonwealth, qu'il rebaptisa The Jamaica. Et le même mois, il obtenait un congé du colonel D'Oyley, le gouverneur militaire de l'île, pour sortir du port Cagway (future Port Royal), avec commission du même officier pour prendre sur les Espagnols. Pendant cinq ans, il attaqua les vaisseaux espagnols à partir de Port Royal de la Jamaïque. À la fin de 1664, il y mena le Santo Christo de Burgos, patache de la flotte de Terre ferme, chargé de bois de campêche, d'indigo et d'argent. Il fut alors jugé pour piraterie et condamné à être pendu pour cette prise. Mais le nouveau gouverneur Thomas Modyford, ayant reçu de nouvelles instructions de Londres, lesquelles lui demandaient de se montrer moins dur avec les flibustiers, le gracia. Ainsi, en avril 1665, sur sa prise rebaptisée The Speaker, Williams fit parti de la flotte qui appareilla de la Jamaïque sous les ordres du gouverneur adjoint Edward Morgan, qui s'empara de Saint-Eustache et Saba sur les Néerlandais. L'année suivante, demeuré aux Petites Antilles, il participa aux combats opposant Anglais et Français à l'île Saint-Christophe. Après la défaite anglaise, il fut prisonnier des Français mais retrouva sa liberté en 1667. Il joignit alors l'expédition qui partit de l'île Nevis sous les ordres du lieutenant-général Henry Willoughby et du commodore John Harman pour aller attaquer Cayenne, lors de la prise de laquelle il se distingua en commandant en second l'avant-garde britannique. En 1669, il fut capturé aux Petites Antilles, pour des pirateries commises avant et après la guerre, par les Français qui refusèrent de lui rendre sa liberté.
WINDSOR, lord
Thomas WINDSOR-HICKMAN, baron WINDSOR of Stanwell : homme politique anglais (vers 1627 - 13 novembre, 1687), créé comte de PLYMOUTH par Charles II en décembre 1682.
Fils de Dixie Hickman et d'Elizabeth Windsor, il hérita de son oncle maternel le nom et la baronnie de Windsor (après 1641). À la bataille de Naseby, il combattit pour le roi Charles I. À la Restoration, il fut nommé gouverneur général de la Jamaïque, avec des instructions visant à encourager la guerre de course contre les Espagnols si aucun commerce pacifique n'était possible avec eux. Dès son arrivée en 1662, il attira ainsi à Port Royal de nombreux flibustiers, dont un certain nombre participèrent ensuite aux entreprises du capitaine Myngs. Après moins de six mois en poste, ayant sollicité son congé, lord Windsor rentra en Angleterre sous prétexte de maladie, ce qui fit dire au secrétaire de la Marine, Samuel Pepys, que ces jeunes lords n'étaient pas faits pour le service outre-mer. Dans les années 1680, Windsor, devenu comte de Plymouth, siégea sur le Comité pour le Commerce et les Plantations.
WINSLOW, Edward
Edward WINDSLOW : homme politique anglais (Droitwich, 1595 - mer des Antilles, 17 mai 1655).
Dans sa jeunesse, il vécut quelque temps au Pays-Bas où il se lia avec des puritains en exil. En 1620, il fut l'un des passagers du Mayflower qui allèrent fonder une colonie en Nouvelle-Angleterre. Il fut gouverneur de cette colonie, baptisée New Plymouth, de 1633 à 1644. Par la suite (1646), il repassa en Angleterre où il alla défendre les intérêts des colons du Massachusetts. En décembre 1654, il fut nommé l'un des trois commissaires civils qui devaient partager la direction du Western Design avec le général Venables et l'amiral Penn. Après l'échec de l'expédition contre Santo Domingo, étant déjà malade, il mourut en mer alors que la flotte anglaise gagnait la Jamaïque.
WOODRIFFE, Thomas
Thomas WOODRIFFE : marin anglais.
En 1670, il commandait un sloop dans la flotte de Morgan sous les ordres duquel il participa à l'expédition de Panama. En février 1689, un homme nommé Thomas Woodriffe déclara, à la Jamaïque, que son sloop, en même temps que ceux de Daniel Cornelius et de Thomas Carnaby, avait été pillé aux cayes du sud de Cuba par le pirate espagnol Juan Nicolas; il pourrait s'agir du même homme ou d'un parent.
WOOLLERLY, William
William WOOLLERLY : flibustier anglais.
En 1683, ce capitaine de la Nouvelle-Angleterre vint travailler sur l'épave de la Maravillas dans les Bahamas. Ensuite, il joignit la flotte de son camarade Handley, qui reçut une commission du gouverneur des Bahamas pour garder les côtes de ses îles contre les Espagnols. Il suivit ensuite son chef en mer Rouge et dans l'Océan indien, où ensemble ils pillèrent les Arabes. À la fin mai 1687, montant un gros navire, il arriva à l'île New Providence (Bahamas), disant avoir commission de l'ancien gouverneur Lilburne. Le nouveau gouverneur Bridge lui ayant refusé la permission de rester dans le port, il alla à l'île Andros où il brûla son navire. Il en obtint ensuite un autre avec lequel il gagna Newport, au Rhode Island, où il arriva à l'automne de la même année avec à son bord l'ancien capitaine Goffe.
WRIGHT, William
William WRIGHT : flibustier anglais (mort au large de Curaçao, septembre 1683).
Au début des années 1670, ce capitaine jamaïquain se joignit aux Français de la côte de Saint-Domingue où d'ailleurs il s'établit, pour prendre sur les Néerlandais et les Espagnols sous commission des gouverneurs de cette colonie. En 1675, à la tête de 150 flibustiers, il aurait ainsi pillé la ville de Segovia (Nicaragua). Il avait coutume de croiser aux côtes de Carthagène, Santa Marta, Caracas et Cumana. En 1679, en fréquentant l'archipel de San Blas, il conclut une alliance avec les Kunas, les Indiens du Darien, laquelle allait ouvrir la voie aux expéditions en mer du Sud. Avec la fin de la guerre avec les Néerlandais, il alla souvent liquider ses prises à l'île Curaçao. En 1680, il participa à la prise de La Guayra sous les ordres du sieur de Grammont. Au retour de cette expédition, il s'arrête à Curaçao (18 septembre 1680) et obtient la permission du directeur Nicolas van Liebergen de faire de l'eau, du bois et d'autres provisions; il commandait alors une barque longue nommée Le Tigre de 50 à 60 hommes ; son compagnon était le capitaine Jacob qui montait une autre barque longue nommée La Boneta. Tous les deux bâtiments étaient armés sous commission française. Au printemps de l'année suivante, il joignit, à la côte de Panama, une flotte de flibustiers ayant quelque dessein contre une ville du Costa Rica. Cette flotte s'étant dispersée, il s'associa avec le capitaine Yankey, en compagnie duquel il fit une croisière de plusieurs mois aux côtes de Carthagène et de Caracas. Au début de 1682, Wright rompit son association avec Yankey. Par la suite, le tiers de son équipage qui comptait 60 hommes se sépara d'avec lui pour se retirer en Virginie.